Monrovia
Drapeau de Monrovia
Drapeau
Monrovia
Panorama de Monrovia.
Administration
Pays Drapeau du Libéria Liberia
Maire Jefferson Koijee
Démographie
Gentilé Monrovien/ne [1]
Population 1 021 762 hab. (2019)
Géographie
Coordonnées 6° 18′ 48″ nord, 10° 48′ 05″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Liberia
Voir sur la carte administrative du Liberia
Monrovia

Monrovia[2] est la capitale du Liberia. Fondée en 1822, elle est située sur le cap Mesurado sur la côte atlantique et comptait, lors du recensement de 2022, 1 761 032 habitants, soit 33,5 % de la population totale du Libéria.[3] Sa zone métropolitaine largement urbanisée, comprenant les comtés de Montserrado et de Margibi, abritait 2 225 911 habitants au recensement de 2022.

En tant que principale ville du pays, Monrovia est le centre économique, financier et culturel du pays ; Son économie est principalement centrée sur son port et son rôle de siège du gouvernement libérien. L'économie de la ville repose en grande partie sur sa position de principal port atlantique du Libéria, le port franc de Monrovia étant basé sur la ville comme étant le plus grand et principal port du pays.[4]

Le territoire sur lequel se trouve la ville était traditionnellement celui du peuple Vai, un groupe ethnique d'Afrique de l'Ouest. Elle a été fondée le 5 avril 1822 par des membres de l'American Colonization Society (ACS) en tant qu'organisation visant à renvoyer en Afrique les anciens esclaves nés aux États-Unis.[5]

Étymologie

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Plan de Monrovia au XIXe siècle.

Monrovia a été fondée en 1822, sur l’île Providence, par la Société américaine de colonisation pour servir de refuge aux esclaves affranchis d'Amérique du Nord[6]. Elle accueille également des populations libériennes de l’intérieur des terres[7]. Elle est appelée ainsi en l'honneur du président des États-Unis James Monroe, après que le fondateur presbytérien de l'association l'eut nommée Christopolis. Un grand nombre d'anciens esclaves s’y installent au XIXe siècle.

Le , un sous-marin de la marine impériale allemande pénétra dans le port de Monrovia, coula l'unique navire de la marine libérienne (un voilier), bombarda la ville pour détruire les stations de radio et du télégraphe — tuant plusieurs civils —, puis quitta la place quand un bateau à vapeur britannique alerté par radio s'approcha[8].

Le 25 avril 1980, sur la Barclay Beach, 13 ministres du gouvernement de William Richard Tolbert (assassiné peu avant) sont fusillés publiquement sur ordre de Samuel Doe après une parodie de procès. Au début des années 1990, Monrovia est de nouveau le théâtre de graves violences et de nombreux pillages lors de la première guerre civile ayant suivi l'assassinat du président Samuel Doe. Face à l’insécurité du pays en guerre, les régions les plus dangereuses du pays sont désertées au profit de la capitale, dont la population s’est accrue de 300 000 habitants en dix ans et représente désormais près de 30 % de la population totale du pays[9].

En 2002, Leymah Gbowee a organisé l'Action de masse des femmes du Libéria pour la paix, un groupe composé de femmes locales de Monrovia, qui se sont réunies dans un marché aux poissons pour prier et chanter. Ce mouvement a contribué à mettre fin à la guerre l'année suivante et à provoquer l'élection d'Ellen Johnson Sirleaf à la présidence du Libéria, ce qui en a fait la première nation africaine à avoir une femme présidente.[10]

En 2014, la ville a été touchée par l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.[11] L’épidémie du virus Ebola au Libéria a été déclarée terminée le 3 septembre 2015.

Géographie

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Monrovia se situe le long de la péninsule du Cap Mesurado, entre l'océan Atlantique et la rivière Mesurado, dont l'embouchure forme un grand port naturel. La rivière Saint-Paul se trouve directement au nord de la ville et forme la limite nord de l'île Bushrod, à laquelle on accède en traversant le « nouveau pont » depuis le centre-ville de Monrovia. Monrovia est située dans le comté de Montserrado et est la plus grande ville du Liberia en tant que centre administratif, commercial et financier.[12]

Vue de Monrovia au XIXe siècle.

La population de la ville dépasse le million selon le recensement de 2008[9] et atteint 1 021 762 habitants en 2019.

Enseignement supérieur

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L’Université du Liberia a été fondée en 1862 et l’université Cuttington en 1889.

Lieux de culte

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Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Monrovia (Église catholique), The United Methodist Church in Liberia (Conseil méthodiste mondial), Liberia Baptist Missionary and Educational Convention (Alliance baptiste mondiale), Armée du salut , Assemblées de Dieu [13]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.

Des bateaux relient le port franc de Monrovia, le port le plus fréquenté du pays, à Greenville et Harper. L'aéroport le plus proche est l'aéroport Spriggs Payne, situé à moins de 6,4 km du centre-ville. L'aéroport international Roberts, le plus grand aéroport international du Libéria, se trouve à 60 km à Harbel.[14]

Monrovia est reliée au reste du pays par un réseau de routes et de voies ferrées. Monrovia est considéré comme le port d'attache de dix à quinze pour cent des navires marchands du monde, enregistrés au Libéria sous pavillon de complaisance. Des taxis privés et des minibus circulent dans la ville, complétés par des bus plus grands exploités par la Monrovia Transit Authority.

Ces dernières années (2005 à aujourd’hui), les routes de nombreuses rues de Monrovia ont été reconstruites par la Banque mondiale et le gouvernement libérien. Des infrastructures privées et publiques sont construites ou rénovées au fur et à mesure de la reconstruction.

Bâtiment du Capitole du Libéria.

Monrovia est la plus grande ville ainsi que le principal port et centre commercial du pays. Elle joue un grand rôle dans l'économie du pays en assurant l’essentiel des exportations de minerai de fer. Elle produit principalement des biens manufacturés, notamment des produits agroalimentaires, du pétrole raffiné, des produits chimiques et pharmaceutiques ainsi que des matériaux de construction.

Personnalités liées à la ville

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Notes et références

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  1. Journal officiel de la République française
  2. « Monrovia », dans The Free Dictionary (lire en ligne)
  3. « Liberia: Counties, Major Cities, Towns & Urban Areas - Population Statistics, Maps, Charts, Weather and Web Information », sur www.citypopulation.de (consulté le )
  4. (en) « Detalles de Puerto de MONROVIA - Salidas, Arribos Esperados y Escalas », sur MarineTraffic.com (consulté le )
  5. Susan E. Lindsey, Liberty Brought Us Here: The True Story of American Slaves Who Migrated to Liberia, University Press of Kentucky, (lire en ligne)
  6. (en) Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, États-Unis, 2013, p. 193
  7. « Carte du Libéria ; Afrique de l'Ouest », sur World Digital Library, (consulté le )
  8. (en)« When U-Boat shelled Liberia's Capital », sur The New-York Times, (consulté le )
  9. a et b Gouvernement du Liberia, « 2008 national population and housing census », (consulté le )
  10. (en) « African women look within for change - CNN.com », sur edition.cnn.com (consulté le )
  11. (en-GB) « The terrifying mathematics of Ebola », sur Channel 4 News, (consulté le )
  12. (en) « Veue du Cap Mesurado et ses environs and Autre veue Cap Mesurado », sur www.peterharrington.co.uk (consulté le )
  13. (en) J. Gordon Melton, Martin Baumann, Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, ABC-CLIO, États-Unis, 2010, p. 1716
  14. Craig Timberg, « Liberia's Streets, Spirits Brighten; Four Years After War's End, Battered W. African Nation Begins a Slow Reawakening », The Washington Post,‎ , A8

Bibliographie

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  • (en) Anthony Daniels, Monrovia mon amour: A Visit to Liberia, John Murray, Londres, 1992, 206 p. (ISBN 0719550254).
  • (en) Merran Fraenkel, Tribe and class in Monrovia, Oxford University Press, Londres, 1964, 244 p.
  • Maurice-Hyacinthe Lelong, Monrovia : capitale pour rire, Baconnier, Alger, 1946, 354 p.
  • Ryszard Kapuscinski évoque Monrovia dans son livre Ébène (1998).

Articles connexes

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Liens externes

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