Église catholique romaine Sainte-Pétronille | |
![]() L'église vue depuis la route de Pregny. | |
Présentation | |
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Nom local | église de Pregny |
Culte | Catholique romain (de 1862 à 1876) Catholique national (de 1876 à 1897) Catholique romain (depuis 1897) |
Dédicataire | Pétronille de Rome |
Type | Église |
Rattachement |
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Début de la construction | |
Fin des travaux | |
Architecte | Jean-Marie Gignoux |
Autres campagnes de travaux | 1897 : restauration intérieure et extérieure 1945 : restauration intérieure et extérieure 1987 : restauration intérieure et extérieure 1990 : restauration intérieure |
Style dominant | néogothique |
Nombre de flèches | une |
Protection | Objet inscrit à l'inventaire genevois |
Site web | UPJ |
Géographie | |
Pays | ![]() |
Canton | ![]() |
Commune | ![]() |
Localité | Pregny (Pregny - village) |
Lieu-dit | Château de Tournay |
Coordonnées | 46° 14′ 14″ nord, 6° 08′ 27″ est |
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L’église Sainte-Pétronille est une église de culte catholique romain, dédiée à sainte Pétronille, située dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse.
Localisation
[modifier | modifier le code]L'église est située dans la campagne genevoise, entre le domaine du château de Tournay, la Campagne de Tournay et le domaine du château de Pregny.
Elle se trouve plus précisément au lieu-dit Château de Tournay (anciennement Monthoux), dans la localité de Pregny, dans le sous-secteur de Pregny - village, de la commune genevoise de Pregny-Chambésy, en Suisse[1].
L'édifice est implanté entre l'ancienne salle de classe (actuellement transformée en jardin d'enfants), le bâtiment de la cure, l'ancien hangar des pompiers, une ferme ancienne et le bâtiment de la mairie ainsi que celui de l'arrondissement administratif de l'état civil de la commune. En face de l’église, une voie historique, le chemin des chèvres, descend vers le lac Léman. Autrefois, la vue depuis l'église s'étendait sur le lac et le Mont Blanc ; cependant, cette vue est aujourd'hui obstruée par des arbres centenaires.
Pèlerinage
[modifier | modifier le code]L'église est une étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle se situe sur la Via Jacobi, qui relie Rorschach (SG) à Genève (GE)[2]. À cet endroit, les pèlerins peuvent trouver une statue de Jacques de Zébédée, un carnet de passage ainsi qu'un tampon de crédencial pour leur périple vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
L'église se trouve également sur l'itinéraire « Sur les pas des huguenots », qui va de Poët-Laval (France) à Bad Karlshafen (Allemagne). Plus précisément, elle se situe sur le parcours suisse de l'étape reliant Genève Plainpalais à Versoix[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le premier lieu de culte catholique romain de Pregny aurait été une chapelle construite au XVe siècle, située au centre du hameau de Pregny (46° 14′ 03″ N, 6° 08′ 24″ E )[4]. À cette époque, Pregny faisait partie du pays de Gex, une seigneurie dépendant des comtes de Genève. En , le comte de Savoie Amédée VI intègre ce territoire à ses États savoyards.
En , Claude Rup, évêque de Claudiopolis, entreprend une visite de l’évêché de Genève pour recenser les bénéfices du diocèse[N 1]. Le « pouillé » de l'époque note pour Pregny : « une population de 12 feux, le revenu annuel de la paroisse est de 25 florins, le saint patron de la chapelle est sainte Pétronille et le patron de la paroisse est le Commandant du Genevois et la chapelle est dirigée par le décanat d’Aubonne »[5].
La Réforme
[modifier | modifier le code]En , la chapelle de Pregny devient protestante à la suite de la conquête du Pays de Gex par les Bernois et les Genevois et l'imposition de la réforme dans la région[6]. Cependant, en , les Bernois, souhaitant concentrer leurs efforts sur le Pays de Vaud, rendent Pregny et les autres territoires autour de Genève à la Savoie. Toutefois, le duc Charles III de Savoie, connu pour sa ferveur catholique et son hostilité envers le protestantisme, se trouve confronté à une demande des pasteurs de ces territoires. Ces derniers lui demandent de permettre la pratique du culte protestant dans les villages sous sa domination. Le duc accède finalement à cette demande le .
L'Édit de Nantes
[modifier | modifier le code]En , le territoire passe sous occupation genevoise. Dans sa capitulation, le duc Charles III de Savoie impose un article garantissant aux habitants du bailliage le libre exercice de leur religion, comme ils en jouissaient auparavant[7].
Le , en France, l'Édit de Nantes promulgué par Henri IV confirme et étend les droits et sûretés accordés aux huguenots par les édits et traités précédents[8]. Parallèlement, de profondes modifications politiques se préparent entre les cours de France et de Savoie. Genève, craignant d'être dépossédée du territoire du Pays de Gex qu’elle avait conquis et administré, entame auprès d'Henri IV d'intenses négociations pour en conserver la possession. Cependant, Henri IV finit par s'entendre avec le duc Charles-Emmanuel de Savoie et signe, le à Lyon, un traité par lequel toute la contrée située sur la rive droite du Rhône — soit la Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex — revient au royaume de France[N 2]. Cette clause vise à écarter toute réclamation ultérieure des Genevois. Toutefois, la question religieuse suscite de graves difficultés[8].
Rattachement au royaume de France
[modifier | modifier le code]Comme Pregny est désormais rattaché au royaume de France depuis le , les habitants envoient une députation au roi pour solliciter le maintien du culte protestant dans leurs temples[8]. En réponse, Henri IV s'engage à garantir aux protestants le libre exercice de leur culte, tout en imposant la « liberté de conscience ». Profitant de cette situation, de nombreux prêtres catholiques reviennent s’installer sur le territoire du pays de Gex. François de Sales, évêque de Genève, entreprend alors de récupérer pour l’Église catholique les biens et temples qui lui appartenaient avant la Réforme et réclame ainsi la restitution de tous les lieux de culte du bailliage. Après la mort d'Henri IV, la réaction catholique s'intensifie à la cour de France, et la seigneurie de Genève n’a plus la possibilité de faire valoir ses réclamations protestantes auprès de l’autorité supérieure[8].
En , deux commissaires, l’un catholique et l’autre réformé, sont désignés pour mettre en application l’Édit de Nantes dans le pays de Gex. Ils règlent équitablement les différends existants. Une ordonnance est rédigée le , stipulant que « la dépossession des temples, cimetières et pensions ne serait exécutoire que lorsque le roi aurait pourvu les réformés de fonds équivalents aux biens qui leur seraient enlevés ».
Cependant, sous l'influence de François de Sales auprès de la reine régente et du Conseil, un arrêt royal prescrit l’exécution directe de l’édit. En conséquence, tous les bénéfices ecclésiastiques ainsi que les temples doivent être restitués au clergé catholique. Deux nouveaux commissaires, Bénigne Milletot, conseiller au parlement de Dijon, et Pierre de Brosses, seigneur de Tournay, sont chargés de superviser cette exécution. Le et les jours suivants, Milletot et de Brosses entreprennent une tournée des paroisses du bailliage, procédant à la remise solennelle des églises et des bénéfices entre les mains de François de Sales et de son clergé[9]. Face à ces pertes, les protestants construisent de nouveaux temples pour remplacer les églises restituées, parvenant à en édifier dans une vingtaine de villages[8].
Le , le roi Louis XIV interdit l’exercice du culte réformé dans tout le bailliage du pays de Gex, à l’exception des villages de Ferney et de Sergy. Des agents du roi pénètrent alors dans presque tous les temples, brisent les bancs, murent les portes et enlèvent les cloches. Par un arrêt du , Louis XIV ordonne la démolition des temples protestants du pays de Gex. Jean d'Arenthon d'Alex, successeur de François de Sales, y supervise les destructions. Le temple de Pregny, parmi dix-neuf autres, est ainsi détruit[8]. Le , un arrêt du Conseil royal interdit définitivement l’exercice du culte réformé dans toute l’étendue du bailliage de Gex[8].

En , en l'absence totale de catholiques à Pregny, Jean d'Arenthon d'Alex, décide d'y fonder une cure. Deux ans plus tard, il décide de reconstruire la chapelle de Pregny sur le même emplacement que l'ancienne et la consacre le [N 3]. Le , il place à Pregny le curé Louis Frémin de Meyrin, peu apprécié des protestants du bailliage, avec pour mission de convertir les familles pregnotes au catholicisme[N 4]. Afin d’accélérer la reconversion, le curé Frémin fait prêcher une mission par les pères capucins durant le mois de ; les jésuites d’Ornex viennent également lui prêter main-forte[8].
L'Édit de Fontainebleau
[modifier | modifier le code]À la suite de la révocation de l'Édit de Nantes et de la promulgation de l'Édit de Fontainebleau le , de nombreux protestants vivant à Pregny quittent le territoire pour s’installer à Genève et dans le Pays de Vaud[10]. C’est également dans ce contexte que s’opère la restauration et la construction de plusieurs couvents locaux. Une rumeur de village, qui n'a aucune preuve historique, persiste à dire qu’il existait un de ces couvents à Chambésy-Dessous[N 5].
Révolution française
[modifier | modifier le code]Lors de la Révolution de 1789, les habitants du pays de Gex se rallient au nouveau régime de monarchie constitutionnelle le . Entre-temps, l'Assemblée nationale constituante décrète, le , la création des municipalités et, le , la convocation des assemblées des citoyens actifs pour leur composition. Le , à la suite de la demande du curé Romain Vulliet, vingt citoyens actifs se réunissent dans l’église de Pregny et proclament ensemble la constitution de la municipalité de Pregny[11].
L'Assemblée nationale constituante décrète également que les droits de l'État priment sur ceux de l'Église. Elle réduit le nombre de diocèses, abolit les chapitres, les abbayes, les prieurés ainsi que tous les bénéfices. Désormais, les évêques sont élus par les électeurs du département et les curés par ceux de la commune, l'élection devant se tenir à l'issue de la messe dominicale. L'Assemblée impose également à tous les curés de prêter serment de fidélité à la Constitution civile, sous peine d'être considérés comme démissionnaires et de perdre leurs revenus. À Pregny, le curé Romain Vulliet prête serment le . Toutefois, l'année suivante, la commune de Pregny adresse une requête à Monsieur Roch, vicaire cathédrale, dénonçant les « sentiments contraires à l'esprit des décrets de l'Assemblée nationale » manifestés par leur curé[N 6]. Le , le vicaire cathédrale du département de l'Ain, accompagné du maire de Pregny, Antoine Grenier, se rend à la cure pour interroger Romain Vulliet. Ce dernier refuse de se présenter et quitte le village. Il est démis de ses fonctions le et remplacé, par élection, par Claude-François Colombe, prêtre à Saint-Claude[11].
Déchristianisation et « Temple de la Raison »
[modifier | modifier le code]Le , la Première République française est proclamée, marquant un nouveau changement de régime. Ce gouvernement mène une politique de déchristianisation, caractérisée par une série d’actions dirigées contre la religion catholique, initiées par les révolutionnaires les plus radicaux. Cette politique s’accompagne d’une tentative d’instaurer un culte civique, celui de la Raison, et aboutit, en réaction, à l’instauration du culte de l’Être suprême par la Convention le . Dans ce contexte, plusieurs églises du pays sont transformées en « Temples de la Raison ». L’Assemblée nationale ayant déclaré que « les maires et agents municipaux qui n’agiraient pas conformément aux ordonnances seraient considérés comme rebelles à la loi et dignes d’être mis en arrestation », le Conseil général de la Commune décide, le , de convertir l’église de Pregny en « Temple de la Raison »[N 7]. Le suivant, un discours patriotique, évoquant le culte de l’Être suprême, est prononcé dans le temple, accompagné d’une fête civique sur la place d’armes de la Commune[12].
Le mois suivant, les clochers sont démolis. Pour justifier cette mesure, les autorités invoquent la nécessité de récupérer du bois sec pour les cuisines et du fer pour les communes. Les cloches sont descendues, brisées et envoyées aux fonderies pour fabriquer des canons, tandis que les cordes sont livrées aux corderies[12]. À Pregny, cet événement se déroule le :
« Le représentant du peuple a envoyé un arrêté portant que toutes les cloches encore existantes dans le département de l'Ain seront incontinent descendues, brisées et envoyées par chaque municipalité, avec les cadres à leur usage, au chef-lieu du district. Les clochers seront démolis, les bois, cuivre, fer, plomb et autres matériaux jugés propres aux ouvrages publics déposés dans les lieux sûrs indiqués par les administrateurs du district. On fait ensuite descendre le cloche de cette Commune pour être envoyée, dans le plus bref délai, au chef-lieu de ce district. On a fait travailler à la démolition du clocher. »
— Guillaume Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise et coteau des altesses (1947)
Le curé Claude-François Colombe, chargé de desservir l'église de Pregny, refusa de prêter le serment exigé par les lois de la Révolution française, notamment le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé. En conséquence, il se retira, et, à partir de ce moment-là, aucun acte religieux ne fut célébré à Pregny[13].
Empire et rétablissement du culte
[modifier | modifier le code]Le coup d'État du 18 Brumaire, le , marque la fin de la Première République et l’instauration du régime du Consulat sous Napoléon Bonaparte. En , afin de pacifier le climat religieux tendu, Napoléon choisit de se réconcilier avec le pape et de signer le Concordat. Cette mesure permet de rouvrir les églises et de restaurer le culte catholique.
Le , l'église de Pregny est ainsi rétablie en tant que lieu de culte catholique romain, et elle est érigée en succursale par l'évêque de Chambéry et de Genève, Mgr René des Monstiers de Mérinville[13].
Le , Napoléon Bonaparte proclame le Premier Empire français et se fait sacrer empereur le . Ce fut également le début de ses campagnes militaires d’occupation à travers l’Europe.
Rattachement à la Suisse
[modifier | modifier le code]Après sa défaite à la bataille de Waterloo, Napoléon Ier voit son Empire occupé. Dès , Pregny est sous occupation autrichienne, les troupes autrichiennes s’établissant dans le château de Tournay. En parallèle, Genève redevient indépendante suite au Congrès de Vienne et voit son territoire agrandi. Des négociations sont menées entre Genève et la Confédération Suisse pour un rattachement à cette dernière. Par la signature du second traité de Paris, le , Pregny et cinq autres communes gessiennes sont cédées à la Confédération Suisse[N 8]. Le , les autorités françaises remettent officiellement ces communes à la Suisse[14].
En , le Conseil municipal de Pregny décide de reconstruire un clocher à l’église afin de prévenir les risques d’incendie. En , Jean Jaquet, un artiste et personnalité respectée de la commune, finance la cloche et le clocher, payant 700 francs suisses[15]. Le , le maire Adolphe d'Arbigny informe le Conseil municipal que la restauration de l'église devient urgente. En effet, la face nord de l'église est en mauvais état, construite en mollasse et en cailloux, avec des espaces remplis de mauvais mortier qui ne résistent pas au piquage nécessaire pour le recrépissage. Des réparations urgentes, notamment à la toiture, au clocher et à la cloche, sont aussi nécessaires. Finalement, l'église est entièrement rebâtie entre et [16].
Nouvelle église
[modifier | modifier le code]Le , le Conseil municipal de Pregny décide, par six voix contre trois, de déplacer l'emplacement de l'église et d'installer une nouvelle église à Monthoux (46° 14′ 14″ N, 6° 08′ 27″ E )[N 9]. Le , le maire Samuel Panchaud présente au Conseil municipal le plan de la nouvelle église, conçu par l'architecte Jean-Marie Gignoux. Le devis initial des travaux est estimé à environ 40 000 francs suisses[17]. La vieille église, quant à elle, est vendue à l'entrepreneur pour 500 francs. Elle sera détruite pour permettre l'agrandissement du cimetière[N 10]. Cependant, la cloche Jean de l'ancienne église est récupérée et installée dans le clocher de la nouvelle église.
Les travaux de construction de la nouvelle église sont achevés en . L'église est consacrée par l’évêque de Lausanne et Genève, Mgr Étienne Marilley, en . Au total, la construction aura coûté 48 952 francs suisses.
Kulturkampf
[modifier | modifier le code]Le Kulturkampf, qui naît à la fin du XIXe siècle en Allemagne, est un mouvement de réforme visant à séparer l'Église de l'État. Ce conflit oppose les autorités civiles, désireuses de réduire l'influence de l'Église, aux autorités religieuses, qui s'opposent fermement à perdre leur pouvoir et leurs privilèges.
En , Gaspard Mermillod, prêtre carougeois ayant joué un rôle clé lors du premier concile œcuménique du Vatican, se fait nommer Vicaire apostolique de Genève par le pape. Cette nomination marque un tournant, car elle laisse envisager la création d’un évêché à Genève, en violation d’engagements antérieurs de la papauté[18]. Antoine Carteret, président du Conseil d'État de Genève depuis , convainc le Conseil fédéral de la nécessité de s'opposer « à l’ingérence d’un pouvoir étranger dans une affaire qui regardait la Suisse ». Le , Gaspard Mermillod est expulsé du territoire suisse[18].
Dès lors, Carteret s'inspire du conflit du Kulturkampf en Allemagne pour l'appliquer dans le canton de Genève. Le Conseil d'État genevois fait adopter une loi par le Grand Conseil organisant le culte catholique et impliquant les laïcs dans le choix des curés[N 11]. Une autre loi interdit la création d’un siège épiscopal à Genève. Parallèlement, une Église catholique d’État est constituée, la « vieille Église catholique » (aussi appelée « Église catholique nationale »). Le , la loi sur l’organisation du culte catholique par l'État est acceptée par votation populaire. Inspirée du modèle de l’Église protestante, cette loi oblige les curés catholiques romains, salariés par l’État, à prêter serment d’allégeance aux lois de la République, et déclare les églises propriétés communales, avec la création de conseils de paroisse[19],[20].
La résistance des catholiques fidèles à Rome s'organise. Le , tous les prêtres du canton refusent de prêter serment au Conseil d'État genevois. En moins de trois ans, trente-deux paroisses sont saisies de force, dix-huit maires et quatorze adjoints sont révoqués, et l'État suspend les traitements des curés. Les églises des curés ayant refusé de prêter serment sont confiées à l’Église catholique nationale[18].

(Photographiée vers 1880)

Malgré la loi, le Conseil municipal de la commune de Pregny, propriétaire du bâtiment, décide que l'église restera affectée au culte catholique romain[N 12]. Le , Jean Bertrand, membre du Conseil de paroisse, se rend à la mairie pour réclamer les clefs de l’église, mais sa demande reçoit un refus formel. Le , à sept heures du matin, M. Comte, secrétaire du Département de l’Intérieur, M. Duvillard, commissaire de police, et M. Bertrand se présentent auprès du maire de l’époque, Jean-Marie Panissod, pour obtenir les clefs de l’église au nom du Conseil d'État genevois. Face à un nouveau refus, les délégués se rendent à l’église accompagnés de serruriers et d'agents de police pour changer les serrures de l'édifice.
Le , M. Panissod est révoqué de ses fonctions de maire par le Conseil d’État genevois, et le bâtiment de l’église est attribué au culte catholique national. En réponse, le Conseil municipal dépose un recours au Tribunal fédéral pour violation de la propriété privée. En , le Tribunal fédéral rejette le recours et se prononce en faveur du Conseil d’État genevois[21].
Refusant d'utiliser l'édifice par fidélité à leur commune, les habitants de Pregny célèbrent l’office catholique romain dans la grange de Michel Deville, devenu maire entre-temps[22]. Plus tard, les offices se déplacent dans la grange de M. Panissod, puis dans un petit bâtiment à côté de l'église. Quant au curé catholique national, il maintient le culte dans l'église, mais pour un seul auditeur[N 13]. Trouvant la situation ridicule, il omet de s'y rendre un dimanche, et le conseil supérieur de la paroisse le suspend de ses fonctions, fermant définitivement l’église[18].
Le , une pétition des habitants fut remise au Conseil municipal pour demander la location du bâtiment de l'église, fermée depuis cinq ans, afin d’y célébrer le culte catholique romain[18].
Le , la famille Pictet fit un don de 500 francs à la commune de Pregny. En conséquence, les autorités décidèrent d’utiliser cette somme pour installer une horloge au clocher de l'église, une fois que la commune aurait repris possession du bâtiment[18].
Le , l'état de l'église étant déplorable, une rénovation s'avérait nécessaire. Le Conseil municipal demanda au Conseil d'État de permettre aux catholiques romains de la commune d'utiliser l'église, toujours propriété communale, pour célébrer leur culte[N 14]. Le , Gustave Ador, devenu président du Conseil d'État genevois, répondit favorablement à cette demande après l’adoption, le , d'une loi annulant les lois discriminatoires à l'égard de l'Église catholique romaine[18].
Durant l'été et l'automne , la commune de Pregny entreprit une rénovation complète de l'église, qui rouvrit ses portes au culte catholique romain le [18].
De nos jours
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Le , en application de l'article 3 de la loi du , la commune de Pregny cède, à titre gratuit, le bâtiment de l'église à la Société catholique romaine de Pregny-Chambésy (paroisse de Pregny)[23].
En , la paroisse de Pregny est érigée en Rectorat, ce qui permet aux habitants de bénéficier de messes en semaine. De plus, la messe principale est désormais déplacée au samedi. La paroisse acquiert une maison d’habitation datant de afin de la transformer en cure catholique avec un logement pour le recteur[24].
En , l'intérieur et l'extérieur de l'église sont restaurés. La nef est décorée d'un chemin de croix peint par Jérèm Falquet. Dans le chœur, une fresque représentant le couronnement de la Vierge est installée, avec en haut les trois personnes de la sainte Trinité. En bas à gauche, saint Pierre (saint patron de Genève) et sainte Pétronille (première femme de sang royal à être baptisée et sainte patronne de Pregny-Chambésy), et en bas à droite, sainte Clotilde (reine des Francs et originaire de Genève), ainsi que saint François de Sales (évêque de Genève de 1602 à 1622)[25].
En , une deuxième cloche, offerte par Germaine Veilly, est installée dans le clocher.
En , pour célébrer le centenaire de l'église, une fête est organisée dans la salle communale, et de nouveaux vitraux sont posés[24].
En , la communauté catholique rencontre des difficultés lorsque le diocèse envisage de supprimer la paroisse de Pregny et de la rattacher à Collex ou au Grand-Saconnex. Après de multiples démarches, la paroisse parvient à obtenir son maintien.
En , l'église subit une troisième restauration. Les travaux extérieurs concernent principalement le toit, qui doit être entièrement refait, engendrant un déficit dans le budget paroissial et retardant la restauration intérieure. Toutefois, grâce à une subvention du Conseil municipal et un don de la famille Rothschild, la restauration intérieure est réalisée[N 15]. À la suite des décisions du deuxième concile œcuménique du Vatican, plusieurs modifications sont apportées : la fresque et le chemin de croix sont enlevés, les statues remplacées, et la chaire, la clôture d'autel et le Maître-Autel sont supprimés. Les gypses des murs sont enlevés, redonnant au bâtiment sa couleur d'origine[26].
Le , l'église est inscrite à l'inventaire des objets protégés par le Département des Travaux Publics du canton de Genève[27],[28].
En et , l'église subit des rénovations intérieures ainsi qu'une rénovation extérieure en [26].
Le , l'église est victime de vandalisme, avec la dégradation d'un bas-relief sculpté, d'une statue de la Vierge Marie et d'un Sacré-Cœur de Jésus[29],[30],[31].
En , une statue de Jacques de Zébédée, accompagnée d'un carnet de passage et d'un tampon de crédencial, est installée sous la tribune pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle a été inaugurée le de la même année.
Architecture, Mobilier et Décor
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Architecture
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L'église est édifiée selon le plan d'une croix latine, comprenant une nef, un transept, un chœur de forme carrée ainsi qu'une tribune. Elle s'oriente sur un axe sud-est / nord-ouest.
De style néogothique, l'édifice se distingue par son clocher-porche surmonté d'un beffroi octogonal. Il s'agit d'un clocher à flèche de charpente[28],[32].
L'église est renforcée par quatorze contreforts et ornée de neuf vitraux[28]. La sacristie, adossée au mur ouest, est accessible par l'une des deux portes situées à l'arrière du chœur.
La surface totale du bâtiment atteint 215 m2, tandis que le clocher s'élève à 26 mètres de hauteur[28].
Mobilier
[modifier | modifier le code]La nef simple accueille dix-huit bancs ainsi qu'un chemin de croix. Le transept abrite deux autels. Dans le chœur se trouvent un autel principal, un lutrin, deux bancs de chaque côté et, au fond, deux portes. Sur la tribune se tiennent un orgue électronique et l’escalier menant au clocher. À l’arrière de l’église, sous la tribune, est installé le font baptismal[26].
Décor
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Un chemin de croix composé de quinze stations, offert par une paroissienne, se déploie dans la nef[26].
Dans le transept, l'autel de gauche expose un Sacré-Cœur de Jésus sculpté en pierre de Carrare, tandis que l'autel de droite supporte une statue en bois doré représentant la Vierge à l'Enfant. Ces deux œuvres sont attribuées à des artistes inconnus[26].
Au centre du chœur se dresse une représentation du Christ en croix, sculptée en bois d'orme par un religieux italien en [26].
À l'arrière de l’église, sous la tribune, sur la gauche, sont réunis : un bas-relief représentant saint Antoine de Padoue, sculpté par Mme Jean Moser ; un tableau du Baptême du Christ, peint par Jérèm Falquet en ; une inscription murale reprenant un passage de l’évangile selon Matthieu (Mt 28, 18-19) ; ainsi qu'une statue de saint Jacques de Zébédée, réalisée par l'atelier artisanal El Arte Cristiano, accompagnée d'un carnet de passage et d'un tampon de crédencial destiné aux pèlerins[26].
Les vitraux, installés en pour célébrer le centenaire de l'édifice, comptent sept œuvres de Marion Claudel-Cartier, belle-fille de Paul Claudel, et deux de François Rais[33]. Ils représentent principalement différentes figures de Marie vénérées en divers lieux.
Horloge et cloches
[modifier | modifier le code]Le clocher abrite le mécanisme de l'horloge ainsi qu'une armature en bois supportant deux cloches.
Horloge
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Le mécanisme de l'horloge, conçu par la société de Louis-Delphin Odobey Cadet à Morez (France), est installé en . Il s'agit du 313ᵉ mécanisme réalisé par cette entreprise. Il permet d'indiquer l'heure sur le cadran du clocher et de sonner les heures et les demies sur la cloche Jean. Comme cela est souvent le cas dans les villages agricoles, l'horloge sonne l'heure à deux reprises, à deux minutes d'intervalle, afin que les travailleurs aux champs ne puissent se tromper[34]. Les poids de l'horloge et des cloches doivent être remontés manuellement chaque semaine[16].
Cloches
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Les deux cloches sont placées l'une au-dessus de l'autre. La cloche dite Jean, offerte par Jean Jaquet, date de ; elle servait à donner l'alerte en cas d'incendie dans le clocher de l'ancienne chapelle de Pregny[35]. La cloche dite Germaine, offerte par Germaine Veilly (propriétaire du château de Penthes et belle-fille de Marc Birkigt), est installée en .
La cloche Jean sonne l'heure et la demie et sonne également l'angélus à midi et le soir[N 16],[34].
Les deux cloches sont mises en mouvement par deux moteurs, actionnés à l'aide d'une télécommande. Il reste néanmoins possible de sonner l'une d'elles manuellement grâce à une corde.
Cloche | Année | Poids (kg) | Hauteur (cm) | Diamètre (cm) | Fondeur | Lieu | Donateur / Donatrice | Parrain / Marraine | Annonce | Note |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
cloche Jean | 1825 | 136,1 | 57 | 68,5 | Fs. Dreffet | Genève (Suisse) | Jean Jaquet (1754-1839) | Jules Gaspard Aynard et Jeanne Victoire de Sellon | heure, demi-heure et messe | Ré2 |
cloche Germaine | 1961 | 125 | 50 | 57 | Frères Paccard | Annecy-le-Vieux (France) | Germaine Veilly (1912-1983) | Germaine Veilly | messe | Fa2 |
« Nimbos & fulmen nostris a finibus arce proh. deus ; et campos contegat alma seges Offert à la commune de Pregny par Jean Jaquet, sculpteur & membre du conseil souverain en septembre 1825 fait par Fs. Dreffet fondeur à Genève » | « Parrain Jules Gaspard Aynard duc de Clermont-Tonnerre Marraine Jeanne Victoire duchesse de Clermont-Tonnerre née comtesse de Sellon » |
« J'ai été créée par les frères Paccard à Annecy-le-Vieux en mai 1961 pour l'église de Pregny Genève curé : l'Abbé Marcel Falquet Mon âme magnifie le Seigneur ! » | « Ma marraine et donatrice Mme Louis Birkigt, château de Penthes Pregny » |
Anecdotes
[modifier | modifier le code]- Lors de la Question royale, le roi Léopold III et sa famille, Lilian Baels, Joséphine-Charlotte, Baudouin, Albert II et Alexandre, se réfugient et habitent au château du Reposoir entre le et [N 17],[37]. Les membres de la famille royale de Belgique se mêlent simplement aux coutumes de vie de la commune de Pregny, se promenant dans le village, achetant leur pain chez le boulanger ou assistant à la messe de l'église catholique où un banc leur était spécialement réservé[38].
« Dès le début de leur séjour, les membres de la famille royale de Belgique vinrent assister aux offices en la modeste église de Pregny, se mêlant, avec la plus grande simplicité, aux autres fidèles. La messe de minuit de 1945 laissera un souvenir inoubliable aux paroissiens. En effet, en cette nuit de Noël, le roi, la princesse de Rethy et leur enfants prirent part au service devant un autel orné magnifiquement de lilas blancs offerts par la princesse. »
— Guillaume Fatio, Pregny, commune genevoise et coteau des altesses, 1947, p. 337.
À la suite du résultat favorable au retour du roi, la famille royale belge se prépare à quitter définitivement la Suisse pour la Belgique. N'oubliant pas l'accueil chaleureux des habitants de Pregny, la famille royale commande à l'artiste Jérém Falquet un tableau représentant le Baptême du Christ. Ce dernier, peint le , est ensuite offert à la paroisse catholique de Pregny. Il est actuellement exposé au fond de l'église, sous la tribune, à gauche en entrant[26].
- L'église catholique Saint-Joseph des Eaux-Vives pourrait être considérée comme l'« église sœur » de l'église Sainte-Pétronille. En effet, leur architecture présente de nombreuses similitudes, laissant supposer qu'elles pourraient partager le même architecte[39].
- Lors de la première vague de la pandémie de Coronavirus, les cloches de l'église sonnaient chaque soir à 21:00 pour soutenir le personnel soignant[40].
Cure
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La cure se situe à 50 mètres au sud-ouest de l'église. Elle est inscrite depuis à l'inventaire genevois des immeubles dignes d'être protégés[28].
Construite en comme maison d'habitation pour l'ancien maire Jean-Marie Panissod, la cure est rachetée par la paroisse catholique en , lorsque la commune de Pregny est érigée en rectorat. Le bâtiment est alors transformé en cure et maison paroissiale, spécialement destiné à loger le recteur[24]. De à , il est agrandi pour accueillir sept appartements ainsi qu'une salle paroissiale[41].
Galeries
[modifier | modifier le code]Extérieur
[modifier | modifier le code]- L'église vue de nuit.
- L'église et la mairie.
- Vue depuis le sud de l'église.
- Le clocher de l'église vue depuis la Campagne de Tournay.
- Vue depuis l'ouest de l'église.
- Le clocher de l'église depuis Le Valavran.
- L'église décorée pour la fête nationale.
- Sortie de messe lors de la fête patronale de Sainte Pétronille.
- Le clocher et le drapeau Pregnote-Chambésien.
Intérieur
[modifier | modifier le code]- Les bancs et le chœur.
- Le fond et la tribune.
- Messe lors de la fête patronale de Sainte Pétronille.
Vitraux
[modifier | modifier le code]- Notre-Dame de Guadalupe de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame de La Salette de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame des ermites de Marion Claudel-Cartier.
- Notre Dame de Chine de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame de Fátima de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame de Częstochowa de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame du Mont-Carmel de Marion Claudel-Cartier.
- Notre-Dame de Lourdes de François Rais.
- Sainte Cécile de François Rais.
Décors
[modifier | modifier le code]- Le Sacré-Cœur sur l'autel de gauche.
- Bas-Relief de Saint Antoine de Padoue par Mme Jean Moser.
- Le baptême de Jésus par Jérèm Falquet.
- La Vierge à l'enfant sur l'autel de droite.
- Statue de Jacques de Zébédée.
Cloches
[modifier | modifier le code]- La cloche Jean.
- La cloche Germaine.
Anciennes photos
[modifier | modifier le code]- Rentrée dans l'église le (rétablissement du culte catholique romain).
- L'intérieur avant le deuxième concile œcuménique du Vatican (Photographié entre 1945 en 1963).
- Carte postale de l'église au XXe siècle.
- La ferme et l'église au XXe siècle.
- Dessin de l'église, et de l'école enfantine, par Jérèm Falquet.
- La cure en 2016.
Unité pastorale Jura
[modifier | modifier le code]L'Unité Pastorale Jura (UPJ), anciennement appelée CUP, est une entité catholique créée en . Elle regroupe les trois paroisses de Collex-Bossy (avec l'église Saint-Clément), Pregny-Chambésy (avec l'église Sainte-Pétronille), et Genthod-Bellevue-Versoix (avec l'église Sainte-Rita, l'église Saint-Loup et la chapelle de l'ancien orphelinat d'Écogia, Notre-Dame des Sept Douleurs)[42].
Son siège ainsi que l'église principale se trouvent à Versoix.
L'UPJ compte 7 700 catholiques affiliés. Elle dispose d'un curé modérateur, qui se déplace dans les cinq communes pour célébrer les messes et autres cérémonies[42].
La paroisse catholique de Pregny-Chambésy (Sainte-Pétronille) est responsable de l'église Sainte-Pétronille et regroupe les catholiques romains de la commune de Pregny-Chambésy. Elle organise deux assemblées générales par an. Son président actuel est Cédric Biedermann.
Prêtres
[modifier | modifier le code]Voici la liste des prêtres catholiques successifs de la commune de Pregny-Chambésy et de l'église Sainte-Pétronille, depuis :
Période | Nom | Fonction | Source | |
---|---|---|---|---|
1514 | 1518 | Guillaume de Vêge | curé | [43] |
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~1754 | Burdet | curé | [44] | |
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1682 | 1687 | Jean-Claude Danière (ou Daniel, ou d'Anière) (?-1707) | curé | [45],[4],[46] |
1687 | 1690 | Louis Frémin (1655-1726) | curé | [47] |
1690 | 1700 | Claude E. Donat (?-1718) | prêtre et curé | [48],[49] |
1700 | 1715 | Louis Perret (?-1751) | curé | [50] |
1715 | 1724 | Pierre Hugonnin (?-1727) | prêtre | [50] |
1724 | 1762 | Antoine Burdet (?-1762) | curé | [44] |
1762 | 1777 | Jean-Louis Fournier (?-1787) | curé | [45] |
1777 | 1792 | Romain Vulliet | curé et fondateur de la commune | [11] |
1792 | ? | Claude-François Colombe | curé | [51] |
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~ 1816 | M. Baud | prêtre | [52] | |
Les données manquantes sont à compléter... | ||||
1905 | 1937 | Joseph Rivollet (1870-1937) | curé et archiprêtre | [24],[53] |
1937 | 1968 | Marcel Falquet (1895-1971) | recteur et abbé | [24],[53] |
1968 | 1969 | Jean Comoli (1905-1993) | abbé | [24] |
1969 | 1971 | André Colliard (1930-2021) | abbé | [24] |
1971 | 1986 | Raymond Roch (1926-2015) | père et père blanc | [24] |
1986 | 1995 | Henri Mauron (1939-2022) | abbé | [54] |
1995 | 2002 | Edmond Kübler (1927-2022) | abbé | [55] |
2002 | 2016 | Vincent Roos (1965-) | abbé et curé modérateur | [55] |
2016 | 2017 | Olivier Jelen | abbé et curé modérateur | [56] |
2017 | 2020 | Alain Chardonnens (~1980-) | chanoine et curé modérateur | [57] |
Depuis 2020 | Joseph Nguyen Van Hoi | abbé et curé modérateur |
(NB : Certaines dates exactes ne sont pas connues et sont donc suivies du signe "~". La date qui suit ce signe indique les années pendant lesquelles les personnes ont été mentionnées.)
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Romain Vulliet, curé, fondateur de la commune de Pregny-Chambésy et premier instituteur de la commune, fut destitué en raison de ses idées jugées non-révolutionnaires[11].
- Jean Jaquet (1754-1839), sculpteur et décorateur genevois, est baptisé dans l'ancienne église le . Il est également le donateur de l'une des cloches[58].
- Jean-Marie Gignoux (1815-1876), architecte et ingénieur cantonal, est inspecteur du Département des travaux publics de la République et canton de Genève. Il dirige la construction de la basilique Notre-Dame à Cornavin (1852-1859), suivant les plans d'Alexandre Grigny. Il bâtit l'église Sainte-Pétronille de Pregny-Chambésy (1862-1863) et construit la partie initiale de l'hôtel de la Paix (1863-1864)[59].
- Jérémie « Jérèm » Falquet (1885-1956), peintre également auteur de mosaïques, sculptures et vitraux, s'inspire principalement de thèmes religieux, tout comme ses peintures. Il est responsable de la décoration de plus de cinquante églises et chapelles en Suisse romande et en Savoie. Il fut également professeur d'art, de 1920 à 1927, au collège catholique de Florimont. Il était l'ami et l'homonyme de l'abbé Marcel Falquet[60].
- Léopold III (1901-1983), Lilian Baels (1916-2002), Joséphine-Charlotte de Belgique (1927-2005), Baudouin de Belgique (1930-1993), Albert II (1934-) et Alexandre de Belgique (1942-2009) assistaient régulièrement à la messe. Entre et , durant la Question royale, la famille royale belge s'était exilée au château du Reposoir[61].
- Kurt Waldheim (1918-2007), diplomate et homme d'État autrichien, fut secrétaire général des Nations unies de à et président fédéral de la République d'Autriche de à . Il venait fréquemment assister à la messe, accompagné de ses deux gardes du corps, l'un à l'intérieur de l'église et l'autre à l'extérieur.
- Raymond Roch (1926-2015), diplomate aux Nations Unies à Genève, fut aumônier des fonctionnaires internationaux catholiques et Père Blanc au Malawi[24].
Notes et références
[modifier | modifier le code]La plupart des sources proviennent de l'ouvrage Pregny-Chambésy, commune genevoise de Guillaume Fatio et Raymond Perrot, ainsi que de l'ouvrage Pregny-Chambésy, commune genevoise (Addenda 1978-1997) de Pierre Heiniger.
Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Ce recensement est appelé un « pouillé ».
- ↑ « à condition qu’il ne pourrait être détaché sous aucun prétexte ».
- ↑ De plus, en mars 1685, Nicolas de Harlay, l'intendant de Bourgogne, se rend dans le pays de Gex afin de détruire les deux seuls temples encore protestants : ceux de Ferney et de Sergy.
- ↑ Après le passage du curé Frémin, il y avait des familles protestantes revenues au catholicisme. Déjà en 1685, on avait compté dix-huit abjurations et onze autres en 1686.
- ↑ Lors de la restauration de cette maison, d'importantes découvertes architecturales de grand intérêt historique ont été faites : La maison porte la date de 1690 et, dans un immeuble contigu, on peut voir les restes de deux anciennes voûtes qui auraient fait partie d’une chapelle. Un bénitier y était encore visible mais a été muré dans les années 1940.
- ↑ À noter que le curé Romain Vulliet a démissionné de ses fonctions de Conseiller municipal le 14 novembre 1790.
- ↑ La chaire à prêcher devient la chaire de vérité, l’autel devient l'autel de la patrie et le petit coffret devient l'arche des droits de l’homme. Une inscription est alors placée, dans l’endroit le plus apparent, portant les mots "Temple de la Raison" et, au-dessous, une autre inscription portant les mots : "Abolition des préjugés et de la superstition". Les chandeliers, la croix avec les croix de fer et le couvert du bâtiment ainsi que le ciboire et le calice et les autres objets liturgiques sont enfermés tous ensemble dans une caisse et envoyé au district pour en faire don à la Nation.
- ↑ À savoir : Collex-Bossy (comprenant également le territoire de l'actuelle commune de Bellevue), Le Grand-Saconnex, Meyrin, Vernier et Versoix.
- ↑ À l'époque, Monthoux était le centre du village. C'est à cet endroit que se trouvait la mairie, l'école, les maisons villageoises et les fermes.
- ↑ Encore aujourd'hui, il reste le bâtiment de la sacristie qui a été rénové en 2019.
- ↑ Le gouvernement Carteret avait pour but de rendre le canton plus démocratique que possible (acquisition de nouvelles libertés individuelles concernant le suffrage universel, la propriété foncière, le mariage civil, l’éducation , etc.). C'est pour cela que le gouvernement genevois lutta contre la hiérarchie de l’Église catholique romaine, allant à l'encontre de cette démocratie nouvelle. De ce fait, seuls le culte réformé et le culte catholique national sont reconnus dans la Constitution genevoise de l'époque.
- ↑ Depuis 1685, l'église est affectée au culte catholique romain. De plus, la majorité de la population pregnote est de confession catholique romaine.
- ↑ Les curés de l'Église catholique nationale sont élus par la population des communes dans lesquelles ils exerceront leurs fonctions. Pour le curé catholique national de Pregny, il ne reçut qu'un seul vote lors de son élection.
- ↑ La demande mentionne que si les citoyens catholiques romains souhaitent célébrer leur culte, un bâtiment municipal leur serait alors fourni.
- ↑ Le Conseil municipal accorde une subvention extraordinaire qui s'opère sous la forme d'un versement unique de 15'666.- CHF. Ce montant correspond à une annuité de l'amortissement de l'emprunt de 235'000.- CHF contracté sur 15 ans.
- ↑ L'angélus sonne depuis le 29 octobre 2020. L'angélus du midi sonne de 12:01 à 12:03 et l’angélus du soir sonne de 19:01 à 19:03.
- ↑ Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la Belgique est envahie par l'Allemagne nazie en mai 1940. Le roi des Belges Léopold III prend la décision de rester en Belgique avec son gouvernement, alors que l'armée belge se replie en France et au Royaume-Uni. Après la défaite rapide de l’armée belge, Léopold III se rend aux Allemands en mai 1940, espérant éviter une destruction totale du pays. Cet acte est perçu par une grande partie de l'opinion publique comme une capitulation, ce qui provoque une intense polémique. Le roi, restant en Belgique sous contrôle allemand, devient un prisonnier de guerre. Il est interné avec sa famille à Laeken puis transféré en Allemagne, où il demeure jusqu’à la fin de la guerre en 1945[36]. Le comportement de Léopold III pendant la guerre suscite une fracture dans la société belge. D’un côté, une partie de la population le soutient, estimant qu’il agit par souci de préserver la Belgique et de limiter les souffrances infligées par l’occupant. De l’autre, une large majorité estime qu'il trahit son pays en se rendant aux nazis, abandonnant son peuple à l'occupation. Le gouvernement belge en exil, dirigé par Pierre Dupong, adopte une position hostile à Léopold III. En 1944, après la libération de la Belgique, le gouvernement provisoire, soutenu par les partis sociaux-démocrates, libéraux et communistes, met en place une régence sous la direction du frère de Léopold III, le prince Charles, pendant que le roi est encore captif des Allemands. Le roi et sa famille sont libérés par l’armée américaine le 7 mai 1945 à Strobl, en Autriche, où les Allemands les avaient déplacés. À ce moment, il ne reprend pas immédiatement ses fonctions de roi, le pays étant sous régence. Mais il se fait de plus en plus pressant sur la question de son retour au trône. Le roi ne peut pas rentrer immédiatement en Belgique après sa libération, une partie du personnel politique et de la population belge s'opposant à son retour tant que ne se règle pas la question fondamentale de savoir s’il aurait dû quitter le pays en 1940 pour poursuivre la lutte plutôt que de se constituer prisonnier. De plus, il refuse de rentrer en acceptant les conditions imposées par le gouvernement, notamment celle de prononcer et de rendre publique une déclaration rédigée par ce dernier, dans laquelle il devrait rendre un vibrant hommage aux Alliés et aux résistants tout en condamnant fermement l’occupation allemande. Arrivant directement d'Autriche, le roi Léopold III demande l'hospitalité au comte Richard II Pictet-Pourtalès-Puget dans son château du Reposoir. Les membres de la famille royale de Belgique se mêlent simplement aux coutumes de vie de la commune de Pregny, se promenant dans le village, achetant leur pain chez le boulanger ou assistant à la messe de l'église catholique. Des habitants de la commune racontent également que le jeune Baudouin aime accompagner le facteur dans sa tournée de distribution. La famille royale belge quitte le château du Reposoir en 1948 pour un autre lieu de résidence.
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Commune de Pregny-Chambésy, « Paroisse catholique romaine - St-Pétronille »
, sur pregny-chambesy.ch (consulté le ).
- ↑ « Chemin de St-Jacques : Céligny-Genève »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
, sur jakobsweg.ch, (consulté le ).
- ↑ SuisseMobil, « 02 Genève Plainpalais - Versoix »
, sur via-huguenots.ch (consulté le ).
- Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 35
- ↑ Gonthier J.‐F., « Recensement en 1481 ou « pouillé » du diocèse de Genève »
[PDF], sur firetraite.ch (consulté le ).
- ↑ Théodore Claparède, Histoire des églises réformées du pays de Gex, Genève, Joël Cherbuliez, , 351 p. (lire en ligne), p. 7-8
- ↑ Henri Fazy, La guerre du Pays de Gex et l'occupation genevoise : (1589-1601), Genève, Georg,
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 27-30
- ↑ Théodore Claparède, Histoire des Eglises réformées du Pays de Gex, Genève, J. Cherbuliez,
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 31-34
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 79-92
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 95-96
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 100-107
- ↑ « Communes réunies », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ).
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 121-122
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 125-126
- ↑ Guide artistique de la Suisse, vol. 4a, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 575
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 145-150
- ↑ « Les conséquences du Kulturkampf à Genève », sur la-memoire-de-veyrier.ch, (consulté le ).
- ↑ « Le Kulturkampf à Meyrin », sur meyrin.ch, (consulté le ).
- ↑ Tribunal Fédéral Suisse, Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichtes, volume 2, Lausanne, Tribunal Fédéral Suisse, (lire en ligne)
- ↑ « Chambésy - Chapelle catholique - Notre Histoire », sur notrehistoire.ch (consulté le ).
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 158
- Fatio et Perrot 1947/1978, p. 166-167
- ↑ « Églises et histoires...L'église de Pregny », Journal de Versoix et des environs, (lire en ligne)
- Paroisse catholique Sainte-Pétronille, Listes des décors de l'église de Pregny, Pregny-Chambésy, , p. 1-2
- ↑ « Liste des objets inscrits à l'inventaire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ge.ch, (consulté le ).
- « Arrêté du 16 octobre 1987 approuvant l'inscription à l'inventaire de l'église. », sur etat.geneve.ch, (consulté le ).
- ↑ Aurélie Toninato, « L’église de Pregny-Chambésy victime d’actes de vandalisme », Tribune de Genève, (lire en ligne)
- ↑ « Une église genevoise a été victime de vandalisme », sur RTS.ch, (consulté le ).
- ↑ Centre catholique des médias Cath-Info, « Genève: Plusieurs églises vandalisées »
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- Eric Sutter, « Code et langage des sonneries de cloches en Occident », Patrimoine Campanaire. Revue francophone de campanologie, , p. 1-17 (lire en ligne
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- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 38
- ↑ Jacques Droin, Factums Judiciaires Genevois, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, (ISBN 978-2-600-05027-2, lire en ligne)
- Ch-M. Rebord & A. Gavard, Dictionnaire du clergé séculier et régulier du diocèse de Genève-Annecy (de 1555 à 1920), (H-Z), Annecy, (lire en ligne)
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 93
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 115
- Rebord & Gavard, Nouveau supplément au dictionnaire du clergé du diocèse de Genève-Annecy, Annecy, Académie Salésienne, , 1078 p. (lire en ligne)
- ↑ Pierre Heiniger, Pregny-Chambésy, commune genevoise (Addenda 1978-1997), Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, , 136 p., p. 112
- Lucette Robyr, « Notre cher curé Vincent s'en vint et s'en va ! », L'essentiel (UPJ), (lire en ligne)
- ↑ GRTV, « Le départ inattendu de l’Abbé Olivier Jelen », sur Genève Région Télévision, (consulté le ).
- ↑ « Entretien avec Alain Chardonnens, nouveau curé modérateur de l'unité pastorale Jura », sur Genève Région Télévision, (consulté le ).
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 127-137
- ↑ Pierre Monnoyeur, « Gignoux, Jean-Marie », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le ).
- ↑ Léon Dupont Lachenal, « Un peintre parmi nos anciens », Les echos de Saint-Maurice, (lire en ligne)
- ↑ Fatio et Perrot 1947/1978, p. 318
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pregny-Chambésy, commune genevoise, Guillaume Fatio, 1947 (complété en par Raymond Perrot en 1978).
- Pregny-Chambésy, commune genevoise, deuxième volume (de 1978 à 1997), Pierre Heiniger, 2000.
- Pregny-Chambésy, d'hier et d'aujourd'hui, Commune de Pregny-Chambésy, 15 novembre 2000.
- Commune de Pregny-Chambésy, carte historique, Commune de Pregny-Chambésy, juillet 2015.