Manicle | |
Le vignoble de Manicle. | |
Désignation(s) | Manicle |
---|---|
Appellation(s) principale(s) | bugey[N 1] |
Type d'appellation(s) | AOC / AOP |
Reconnue depuis | 2009 |
Pays | ![]() |
Région parente | vignoble du Bugey |
Localisation | Ain |
Climat | climat océanique dégradé par des influences continentale et montagnarde |
Ensoleillement (moyenne annuelle) | 1 787 heures par an[1] |
Sol | argilo-calcaire |
Superficie totale | 12 hectares (en 2023)[2] |
Cépages dominants | chardonnay B[N 2] et pinot noir N |
Vins produits | blancs et rouges |
Production | 595 hectolitres (en 2023)[2] |
Pieds à l'hectare | minimum 5 000 pieds par hectare[3] |
Rendement moyen à l'hectare | 48 hl/ha en blanc et 51 en rouge (en 2023)[2] |
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Le manicle[N 1], ou bugey manicle (il s'agit d'une dénomination géographique au sein de l'appellation d'origine contrôlée bugey), est un vin français mousseux rosé, produit sur les communes de Cheignieu-la-Balme et Pugieu, dans le département de l'Ain.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le développement du vignoble date des moines de l'abbaye de Saint-Sulpice à Thézillieu. Au tout début du XIXe siècle, une partie de cette vigne a appartenu à Brillat-Savarin qui y possédait son grangeon (d'où la création de la « Confrérie du Grangeon de Manicle » en 2000[4]). Le vignoble du Bugey était particulièrement développé, produisant pour les marchés voisins reliés par la voie ferrée de Lyon à Genève : le manicle était produit à la fin du XIXe siècle sur une surface de 65 hectares[5]. Le phylloxéra a quasiment fait disparaître le vignoble à la fin du XIXe siècle. La renaissance se fit très lentement, sur de petites surfaces isolées les unes des autres, avec des plans greffés, en replantant avec des cépages provenant de Bourgogne.
D'abord classé VDQS en 1958, il bénéficie, depuis le [6] (décret du [7]), d'une reconnaissance au sein de l'AOC bugey avec dénomination géographique « manicle »[8].
Le cahier des charges a été dernièrement modifié en septembre 2011[9], puis en novembre 2013[3].
Étymologie
[modifier | modifier le code]L'origine du mot manicle est à rapprocher du nom d'un outil, la maniclette[réf. nécessaire].
Situation géographique
[modifier | modifier le code]Le manicle est produit en France, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plus précisément à l'extrémité sud-est du département de l'Ain, à 12 kilomètres au nord-ouest de la ville de Belley.
Le lieu-dit Manicle est un coteau orienté au sud, sur la commune de Cheignieu-la-Balme, à la limite avec sa voisine Pugieu[N 3].
Géologie et orographie
[modifier | modifier le code]La vigne est plantée sur un sol argilo-calcaire, parsemé d’éboulis pierreux du post-Würm, provenant de l'érosion de la falaise. Cette dernière, appelée « roches du Manicle » ou falaises de Pugieu, est composée de calcaires du Crétacé (Barrémo-Aptien à faciès urgonien), avec au sommet des calcaires du Jurassique (plus précisément du Kimméridgien supérieur)[10],[11].
Climatologie
[modifier | modifier le code]Le Bugey connait des étés chauds propre à un climat semi-continental, propices à la culture de la vigne. Les hivers sont marqués par l'influence montagnarde, à peine adoucis par les dernières influences océaniques.
La station météo d'Ambérieu (à 250 mètres d'altitude) est la plus proche de l'aire de la dénomination. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,7 | −0,3 | 1,4 | 4,2 | 8,3 | 11,2 | 13,4 | 12,9 | 10,5 | 7,1 | 2,3 | −0,8 | 5,7 |
Température moyenne (°C) | 1,8 | 3,7 | 6,4 | 9,6 | 13,8 | 17,1 | 19,8 | 19,1 | 16,3 | 11,8 | 6,1 | 2,5 | 10,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,3 | 7,8 | 11,4 | 15,1 | 19,3 | 23,1 | 26,2 | 25,3 | 22 | 16,4 | 9,9 | 5,7 | 15,6 |
Ensoleillement (h) | 53,4 | 81 | 130,5 | 167,2 | 199,6 | 230,9 | 273,9 | 236,2 | 183,2 | 119,9 | 65,1 | 46,3 | 1 787,2 |
Précipitations (mm) | 93,8 | 86,9 | 100,8 | 93,9 | 111,5 | 98,2 | 66,5 | 91,6 | 98,1 | 102,7 | 107 | 102,1 | 1 153 |
Vignoble
[modifier | modifier le code]Image externe | |
![]() | Aire de la dénomination manicle |
Le Manicle (le lieu-dit) est situé au pied d'une falaise s'appelant les « rochers de Manicle », au-dessus de la rivière Furans (un affluent du Rhône). L'aire cultivée se situe entre 300 et 350 mètres d'altitude, la falaise la surplombant avec ses 520 mètres d'altitude ; cette falaise emmagasine la chaleur du Soleil le jour, et la restitue la nuit. L'aire de production était composée de huit hectares[12] ; selon les Douanes, la superficie revendiquée en 2023 sous la dénomination est passée à 12 hectares, dont 6,67 pour faire du blanc et 5,36 pour du rouge[2].
Encépagement
[modifier | modifier le code]Deux cépages sont utilisés en fonction du type de vin, provenant de la Bourgogne voisine : ils sont adaptés au sol calcaire et au climat continental (hiver froid et sec, été chaud). Pour le manicle blanc, il s'agit du chardonnay B[N 2], cépage dominant pour les bugey blancs, apportant fruité et acidité.
Pour le manicle rouge c'est tout aussi uniquement le pinot noir N, aux tanins décris comme fins, avec des arômes de fruits rouges[3].
Rendements
[modifier | modifier le code]Le rendement maximum autorisé par le cahier des charges est de 63 hectolitres par hectare en blanc et de 53 en rouge (alors que les bugey sont à 67 et 60) ; celui butoir est à 69 en blanc et 61 hl/ha en rouge[3]. Le rendement moyen a été en 2023 de 48 hl/ha en blanc et de 51 en rouge[2].
Vins
[modifier | modifier le code]La production [Quand ?] est de 460 à 500 hectolitres (un hectolitre (hl) = 100 litres = 133 bouteilles de 75 cl) par an ; la production déclarée en 2023 a été d'un total de 595 hectolitres, dont 320 en blanc et 275 en rouge[2].
Titres alcoométriques
[modifier | modifier le code]Le titre alcoométrique minimal autorisé par le décret est de 10 % vol. pour les rouges comme pour les blancs, avec un maximum à 13 % vol.
Gastronomie
[modifier | modifier le code]Le manicle rouge a une robe d'un rouge très clair, sa bouche est acidulée et fruitée (fruits rouges). S'il est rehaussé par un élevage en fûts de chêne, il peut afficher un caractère plus puissant et plus structuré. Il est suffisamment acide pour vieillir quelques années (environ 3 à 5 ans).
Le manicle blanc est quant à lui un vin relativement puissant qui présente, pour un bugey, de la structure, du gras et un bouquet aromatique complexe.
Liste de producteurs
[modifier | modifier le code]La surface plantée est tellement petite qu'il n'y a que très peu de producteurs, à savoir :
- Caveau Bugiste (GAEC), à Vongnes[N 4] ;
- Château des Eclaz (Jean-Pierre Gros et Michel Roussille), à Cheignieu-la-Balme ;
- Domaine de Pacotille (François Galeyrand), à Andert-et-Condon ;
- Domaine Bärtschi (repreneur du Clos Miraillet), à Boyeux Saint-Jérôme et Cheignieu-la-Balme ;
- Domaine Monin (Charles Varin-Bernier), à Vongnes.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
- Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
- ↑ Selon le décret de l'appellation, l'aire de dénomination est composée de parcelles sur le territoire des deux communes.
- ↑ Le Caveau Bugiste abrite un Musée des traditions vigneronnes et un Musée des outils des métiers de la pierre.
Références
[modifier | modifier le code]- « Archives climatologiques mensuelles d'Ambérieu de 1961 à 1990 », sur infoclimat.fr.
- « Déclaration de récolte et de production 2023 (campagne viticole 2023-2024) », sur douane.gouv.fr, .
- « Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Bugey » », modifié par le décret n° 2013-1092 du 29 novembre 2013 publié au JORF du et au BO Agri no 49 du .
- ↑ « La confrérie du Grangeon de Manicle »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur caveau-bugiste.fr.
- ↑ « La route du manicle »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur winetourisminfrance.com.
- ↑ « L'INAO donne l'AOC aux vins du Bugey », sur inao.gouv.fr.
- ↑ Secrétariat général du gouvernement français, « Décret no 2009-1275 du 20 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Saint-Pourçain », « Bugey », « Roussette du Bugey », « Morey-Saint-Denis », « Tavel » et « Châteauneuf-du-Pape » », sur legifrance.gouv.fr.
- ↑ « L'obtention de l'AOC Bugey »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur leprogres.fr.
- ↑ Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Bugey », homologué par le décret no 2011-1097 du publié au JORF du p. 15317.
- ↑ [PDF] « Notice de la carte BRGM no 700 (Belley) », sur infoterre.brgm.fr.
- ↑ « Carte géologique centrée sur le Manicle » sur Géoportail..
- ↑ « L'appellation manicle », sur vinsdubugey.net.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Savoie et Jura : Chignin, Seyssel, Bugey, Arbois, Château-Châlon, l'Étoile, Paris, La revue du vin de France et Le Figaro magazine, , 96 p. (ISBN 978-2-8105-0072-7).
- Benoît Populorum, Les vins du Bugey, Châtillon-sur-Chalaronne, éditions la Taillanderie, , 47 p. (ISBN 2-87629-097-9).
- Jean-Pierre de Monza, Le Jura, la Savoie et le Bugey, Paris, éditions J.-P. de Monza, coll. « L'atlas des vins de France », , 16 p. (ISBN 2-908071-52-5).