La municipalité de Kamouraska est le résultat de la fusion, en 1987, des municipalités du village de Kamouraska et de celle de Saint-Louis-de-Kamouraska. Le choix de « Saint-Louis » a probablement été fait pour honorer Louis Aubert du Forillon, seigneur de Kamouraska de 1700 à 1713. Le toponyme de « Kamouraska » remonte à la création de la seigneurie homonyme au XVIIe siècle et emprunte le nom de la rivière Kamouraska qui la traverse. La forme plurielle « des Kamouraskas » était souvent utilisée probablement parce que le secteur ouest de la seigneurie était désigné sous le nom de Petit Kamouraska alors que le secteur situé à l'est était connu sous le nom de Grand Kamouraska. Plusieurs graphies ont été observées dont « Camouraska », « Cap Mouraska », "Cap Morasca" et « Kamourascheka ». Ce toponyme provient de l'algonquienakamaraska qui signifie « il y a du jonc au bord de l'eau » de akân qui signifie « au bord de l'eau » et de ayashaw pour « jonc ». Une autre théorie est que le toponyme serait d'origine micmaque de kamoo pour « étendue » et de askaw pour « foin » ou « jonc »[1].
Les gentilés sont nommés Kamouraskois et Kamouraskoises[2].
La seigneurie de Kamouraska est concédée à Olivier Morel, sieur de La Durantaye, en 1674[1]. La mission catholique de Saint-Louis-de-Kamouraska est fondée en 1709. Elle devient une paroisse en 1714, mais ses limites sont fixées en 1722. Elle est la paroisse située la plus à l'est sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent jusqu'en 1791. Le bureau de poste de Kamouraska est établi en 1816. La municipalité de paroisse de Saint-Louis-de-Kamouraska est créée en 1845. La municipalité de village de Kamouraska est créée en 1858. En 1987, les deux municipalités fusionnent pour créer la municipalité de Kamouraska actuelle[1].
1714 : Élection canonique de la paroisse de Saint-Louis de Kamouraska.
1759 : Les soldats britanniques débarquent à Kamouraska et entreprennent la destruction de la Côte-du-Sud. Ils marchent dans la campagne en mettant le feu à toutes les habitations qu'ils rencontrent, bâtiments et navires en pillant la région jusqu'au cap Saint-Ignace.
1785 : Par alliance, Pascal Taché devient le nouveau seigneur de Kamouraska. La seigneurie connaît alors un grand essor.
1827 : Fondation de la paroisse de Saint-Pascal à même la partie sud de la seigneurie.
1839 : Le petit-fils de Pascal, le seigneur Achille Taché, 26 ans, est assassiné par le Dr Georges Holmes. Éléonore d'Estimauville, son épouse, est soupçonnée de complicité sans en être formellement reconnue coupable. Éléonore d'Estimauville était la tante du célèbre pamphlétaire Arthur Buies. Ce drame servira de base au roman d'Anne Hébert, Kamouraska.
1845 : Fondation de la municipalité de paroisse de Saint-Louis-de-Kamouraska.
1849 : Kamouraska devient le chef-lieu d'un nouveau district judiciaire desservant l'ensemble du Bas-Saint-Laurent de La Pocatière jusqu'à Matane. Le gouvernement y établit un palais de justice et une prison. Juges, avocats, shérifs et notaires s'installent à Kamouraska qui ne cesse de progresser.
1858 : Fondation de la municipalité du village de Kamouraska.
1859 : Saint-Pascal, à six kilomètres au sud, est desservi par le chemin de fer et commence son développement commercial aux dépens de Kamouraska.
1883 : Le siège du district judiciaire est déménagé à Rivière-du-Loup qui est aussi desservi par le train.
1888 : Kamouraska se voit offrir un tribunal inférieur, la cour de circuit, et on y érige le bâtiment qu'on nomme aujourd'hui l'ancien palais de justice.
1913 : Kamouraska perd son titre de chef-lieu du comté au profit de Saint-Pascal. Le conseil de comté, le bureau d’enregistrement et la cour de circuit y sont déménagés.
1977 : Fondation du Musée de Kamouraska pour conserver et diffuser le patrimoine historique et ethnologique de Kamouraska et de sa région.
1987 : Fusion de Kamouraska et de Saint-Louis-de-Kamouraska.
1989 : Automatisation des cloches de l'église de Kamouraska par les frères Michaud.
1995 environ : Installation des infrastructures d'aqueduc et d'égout et réfection des rues dans le village.
1996 : Restauration de l'Ancien Palais de Justice qui devient à vocation historique et artistique, avec la présentation de pièces de théâtre et de concerts.
Une partie des riches terres agricoles de Kamouraska en bordure du fleuve St-Laurent ont été gagnées au XVIIIe siècle sur le fleuve au moyen de la construction d'aboiteaux[3]. C'est un des rares endroits du Québec où l'on peut encore voir ce type de digue et ce principe de fonctionnement, toujours fonctionnels et entretenus actuellement.
Kamouraska est située sur le versant sud du fleuve Saint-Laurent à 170 km au nord-est de Québec et à 530 km au sud-ouest de Gaspé. Les villes importantes près de Kamouraska sont La Pocatière à 30 km au sud-ouest et Rivière-du-Loup à 40 km au nord-est. Kamouraska est situé sur la route 132 entre Saint-Denis-de-la-Bouteillerie au sud-ouest et Saint-Germain-de-Kamouraska au nord-est. Le territoire de Kamouraska couvre une superficie de 40,81 km2[2].
La rivière Kamouraska traverse la municipalité du sud au nord. La rivière Goudron la traverse du sud-est vers le nord-est jusqu'à sa confluence avec la rivière Kamouraska au centre de la municipalité.
Selon Statistique Canada, la population de Kamouraska était de 705 habitants en 2006[5]. La municipalité a connu un taux de croissance démographique de 0,7 % au cours des cinq dernières années par rapport à sa population de 700 habitants en 2001. L'âge médian de la population de Kamouraska est de 48 ans[5].
Le nombre total de logements privés dans le village est de 404. Cependant, seulement 301 de ces logements sont occupés par des résidents permanents. La majorité des logements de Kamouraska sont des maisons individuelles[5].
Le taux de chômage dans la municipalité était de 8,8 % en 2006. Le revenu médian des Kamouraskois est de 21 449 $.
26,3 % de la population de 15 ans et plus de Kamouraska n'a aucun diplôme d'éducation. 39,8 % de cette population n'a que le diplôme d'études secondaires ou professionnelles. 10,2 % de cette population possède un diplôme de niveau universitaire. Tous les diplômés postsecondaires de Kamouraska ont effectué leurs études à l'intérieur du Canada. Le principal domaine d'études des Kamouraskois est « l'agriculture, les ressources naturelles et la conservation »[5].
Un musée régional présente des expositions dans les anciennes salles de classe du couvent. On peut y parcourir ses trois étages en compagnie de guides costumés, dans diverses scènes de vie[6].
La population de 701 habitants vit surtout d'agriculture et de tourisme. Jadis, elle vécut aussi de la pêche à l'anguille, mais, depuis la construction de barrages hydroélectriques sur le fleuve Saint-Laurent dont la Centrale de Beauharnois, la population d'anguilles et l'économie s'y rattachant ont grandement chuté.
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Le Centre d'art est situé dans l'ancien palais de justice construit en 1888 sur le site de la maison Jean-Baptiste Taché. Cette maison avait été convertie en palais de justice et en prison avant d'être détruite dans un incendie en 1881. Son architecture s'inspire des styles Second Empire et Renaissance française. Le bâtiment a été construit par l'entrepreneur François Soucy. Les activités administratives et judiciaires sont transférées à Saint-Pascal en 1913. La municipalité cite le bâtiment « site du patrimoine » en 1992 et entreprend des travaux de restauration en 1996. Il devient le Centre d'Art de Kamouraska en 2011.
↑Hatvany, M. Paysages de marais: Quatre siècles de relations entre l'humain et les marais du Kamouraska (La Pocatière, Québec: Société historique de la Côte-du-Sud et Ruralys, 2009).