Côtes-du-jura | |
![]() Vignes entre Menétru-le-Vignoble et Château-Chalon. | |
Désignation(s) | Côtes-du-jura |
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Type d'appellation(s) | AOC / AOP |
Reconnue depuis | 1937 |
Pays | ![]() |
Région parente | vignoble du Jura |
Localisation | Jura |
Climat | tempéré continental avec influence montagnarde |
Superficie plantée | 672,3 ha (en 2023)[1] |
Cépages dominants | chardonnay B[N 1], savagnin B, pinot noir N et poulsard N |
Vins produits | 76 % blancs, 23 % rouges, vin de paille, rosés et vin jaune |
Production | 34 082 hl (en 2023)[1] |
Pieds à l'hectare | minimum 5 000 pieds par hectare[2] |
Rendement moyen à l'hectare | 55 hl/ha en blanc, 45 hl/ha en rouge et 12 hl/ha pour le vin de paille (en 2023)[1] |
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Un côtes-du-jura[N 2] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produits dans le vignoble du Jura.
L'appellation est la plus étendue des appellations jurassiennes, en regroupant le production de 105 communes sur une superficie totale de 672 hectares (soit un tiers du vignoble du Jura). Elle s'étend du nord au sud du vignoble, ce qui lui confère un grand nombre de contrastes de terroirs, et produit toute une gamme de types de vins[3] : surtout du blanc, mais aussi du rouge, ainsi que quelques vin de paille, vin rosé et vin jaune.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'appellation côtes-du-jura a été créé par le décret du ; elle concernait alors une soixantaine de communes[4]. Le cahier des charges a été dernièrement modifié en octobre 2009[5], en septembre 2011[6] et en septembre 2022[2].
Vignoble
[modifier | modifier le code]Image externe | |
![]() | Aire parcellaire de l'appellation |
Selon les Douanes, la superficie revendiquée en 2023 sous l'appellation côtes-du-jura est de 672,3 hectares, dont 472,45 ha pour du blanc, 177,58 ha pour du rouge,19,31 ha pour du vin de paille et 2,96 ha pour du rosé[1]. En 2008, la surface totale était de 640 ha[7].
Aire d'appellation
[modifier | modifier le code]La production est autorisée sur les communes suivantes (toutes celles du vignoble du Jura) : Abergement-le-Grand, Abergement-le-Petit, Aiglepierre, Arbois, Arlay, Les Arsures, Augea, Aumont, Balanod, Baume-les-Messieurs, Beaufort-Orbagna, Bersaillin, Blois-sur-Seille, Brainans, Buvilly, Cesancey, La Chailleuse (uniquement pour la partie correspondant au territoire de l'ancienne commune de Saint-Laurent-la-Roche), Champagne-sur-Loue, La Chapelle-sur-Furieuse, Château-Chalon, Chevreaux, Chille, Chilly-le-Vignoble, Conliège, Courbouzon, Cousance, Cramans, Cuisia, Darbonnay, Digna, Domblans, L'Étoile, Frébuans, Frontenay, Gevingey, Gizia, Grange-de-Vaivre, Grozon, Ladoye-sur-Seille, Lavigny, Lons-le-Saunier, Le Louverot, Macornay, Mantry, Marnoz, Mathenay, Maynal, Menétru-le-Vignoble, Mesnay, Messia-sur-Sorne, Miéry, Moiron, Molamboz, Monay, Montagna-le-Reconduit, Montaigu, Montain, Montholier, Montigny-lès-Arsures, Montmorot, Mouchard, Nevy-sur-Seille, Pagnoz, Pannessières, Passenans, Perrigny, Le Pin, Plainoiseau, Les Planches-près-Arbois, Poligny, Port-Lesney, Pretin, Pupillin, Quintigny, Revigny, Rotalier, Ruffey-sur-Seille, Saint-Amour, Saint-Cyr-Montmalin, Saint-Didier, Saint-Lamain, Saint-Lothain, Sainte-Agnès, Salins-les-Bains, Sellières, Toulouse-le-Château, Tourmont, Trenal (uniquement pour la partie correspondant au territoire de l'ancienne commune de Trenal), Les Trois-Châteaux, Vadans, Val-Sonnette (uniquement pour la partie correspondant aux territoires des anciennes communes de Grusse, Vercia et Vincelles), Vaux-sur-Poligny, Vernantois, Le Vernois, Villeneuve-sous-Pymont, Villette-lès-Arbois et Voiteur[2].
Climatologie
[modifier | modifier le code]Encépagement
[modifier | modifier le code]Les côtes-du-jura blancs peuvent être produits avec les cépages suivants :
- comme cépages principaux (minimum 80 % de l'encépagement), le chardonnay B[N 1] et/ou le savagnin B ;
- comme cépages accessoires (moins de 5 %), le pinot noir N, le poulsard N (appelé localement ploussard) et le trousseau N. L'aligoté B, le chenin B, l'enfariné N, le gringet B, la marsanne B, la roussanne B et le sacy B peuvent être autorisés, sous réserve d'un accord de l'INAO et du CIVJ (le Comité interprofessionnel des vins du Jura).
Pour les côtes-du-jura rouges et rosés :
- cépages principaux, le pinot noir N, le poulsard N et/ou le trousseau N ;
- cépages accessoires, le chardonnay B et/ou le savagnin B ; les cépages béclan N, enfariné N, franc noir de la Haute-Saône N et gamay N sont utilisables, sous réserve.
Pour les côtes-du-jura avec la mention « vin de paille », sont autorisés le chardonnay B, le poulsard N, le savagnin B et trousseau N.
Pour les côtes-du-jura avec la mention « vin jaune », le cépage est le savagnin B, avec autorisation (sous réserve) d'utiliser aussi de l'enfariné N ou du gringet B[2].
Vins
[modifier | modifier le code]La production déclarée en 2023 a été d'un total de 34 082 hectolitres (un hectolitre = 100 litres = 133 bouteilles de 75 cl), dont 25 822 hl de blanc, 7 914 hl de rouge, 225 hl de vin de paille et 121 hl de rosé[1]. En 2008, la production avait été de 20 540 hectolitres[7].
Le rendement maximum autorisé par le cahier des charges est de 60 hectolitres par hectare en blanc, 55 en rouge ou rosé et 20 pour les vins de paille ; le rendement butoir est de 78 hl/ha en blanc et de 66 en rouge ou rosé[2]. Le rendement déclaré en 2023 a été en moyenne de 55 hl/ha en blanc, 45 hl/ha en rouge et 12 hl/ha pour le vin de paille[1].
Le nom de l'appellation peut être complété par les mentions « vin de paille » ou « vin jaune ». Si le côtes-du-jura rouge ou rosé doit avoir un titre alcoométrique volumique naturel minimum de 10 %, le blanc (y compris le vin jaune) doit en avoir 10,5 %, tandis que le vin de paille doit être au minimum à 14 % (19 % après passerillage)[2].
Gastronomie
[modifier | modifier le code]Le côtes-du jura blanc sec est souvent décrit comme frais ; celui fait avec du chardonnay est jaune pâle, avec un nez minéral (parfois un peu floral ou fruité), tandis que celui issu du savagnin a une robe plus foncée avec des arômes évoquant un peu la noix et le miel. Il est à boire jeune, jusqu'à trois ans ; à servir en accompagnement d'un poisson, ou d'un plats à la crème.
Le rouge varie en fonction du cépage utilisé : le poulsard donnera un vin rubis clair et fruité, le pinot noir plutôt un grenat avec un nez sur les fruits rouges, le trousseau encore plus foncé avec plus de tanins et de notes animales[2]. Il se conservera de trois à cinq ans ; il tiendra compagnie à une viande rouge, à du gibier, ou à du bleu de Gex.
Le vin de paille exprime des arômes de fruits confits (orange, miel ou pruneau). Il se conserve une décennie ; sa douceur conviendra aux apéritifs et aux desserts.
Le vin jaune est un vin blanc sec de couleur dorée soutenue. Il s'agit d'un vin puissant, au nez et au goût intenses, avec une grande longueur en bouche : son « goût de jaune » rappelle les fruits secs (la noix fraîche en particulier), la pomme très mûre, les fruits confits et les épices (curry, cannelle, vanille ou muscade). Il se conserve sans problème durant un demi-siècle, s'accordant notamment avec un coq au vin jaune ou du comté[8].
- AOC côtes-du-jura, chardonnay.
- AOC côtes-du-jura 1997, savagnin.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Déclaration de récolte et de production 2023 (campagne viticole 2023-2024) », sur douane.gouv.fr, .
- « Cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Jura » », homologué par l'arrêté du publié au JORF du et au BO Agri du .
- ↑ AOC Côtes du Jura. L'expression de la diversité
- ↑ « Décret du 31 juillet 1937 sur l'appellation "COTES DU JURA" », publié au JORF du p. 9086-9087.
- ↑ « Décret n° 2009-1243 du 14 octobre 2009 ».
- ↑ Cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Jura », homologué par le décret no 2011-1189 du publié au JORF du .
- Collectif, Le guide Hachette des vins 2010, Paris, Hachette, , 1402 p. (ISBN 978-2-01-237514-7), p. 670.
- ↑ Dictionnaire des vins de France, Paris, Hachette, coll. « Les livrets du vin », , 383 p. (ISBN 2-01-236-582-5), p. 171.
Notes
[modifier | modifier le code]- Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
- ↑ Le nom d'un vin est un nom commun, donc ne prend pas une majuscule, cf. les références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Pierre Pidoux, Le vignoble et les grands vins du Jura, Lons-le-Saunier, Éd. Marque-Maillard, , 223 p. (ISBN 2-903900-36-1).
- Bruno, Christian et Eric de Brisis, Vins, vignes et vignobles du Jura, Besançon, Cêtre, , 261 p. (BNF 35549417).
- Philippe Chaudat, Les mondes du vin : ethnologie des vignerons d'Arbois, Jura, Paris, l'Harmattan, coll. « Connaissance des hommes », , 252 p. (ISBN 2-7475-5942-4).
- Vins du Jura : carte touristique, Paris, IGN & Éd. Benoît, coll. « Découverte des régions de France », , carte 96 x 65 cm au 1:100000 (ISBN 978-2-7585-0188-6).
- Jean-Pierre Pidoux, Découvrir les vins du Jura, Yens sur Morgues, Cabédita, coll. « regard et connaissance », , 224 p. (ISBN 978-2-88295-274-5).
- Michel Campy, Terroirs viticoles du Jura : géologie et paysages, Lons-le-Saunier, Mêta Jura, , 156 p. (ISBN 978-2-9535125-9-5).
Lien externe
[modifier | modifier le code]- « Site officiel du CIVJ » (Comité interprofessionnel des vins du Jura)