Baie de Somme | ||||
![]() Carte de la Côte d'Opale avec la baie de Somme. | ||||
Géographie humaine | ||||
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Pays côtiers | ![]() | |||
Subdivisions territoriales | département Somme - région Hauts-de-France | |||
Géographie physique | ||||
Type | Estuaire![]() | |||
Localisation | Manche | |||
Coordonnées | 50° 12′ 40″ nord, 1° 36′ 19″ est | |||
Superficie | 70 km2 | |||
Géolocalisation sur la carte : Somme Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France Géolocalisation sur la carte : France | ||||
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La baie de Somme est située sur le littoral de la Picardie (Hauts-de-France) en France. Dénommée abusivement baie alors qu'il s'agit d'un estuaire[1], elle s'étend sur 70 km2. Elle est d'une grande richesse écologique notamment en tant que haut lieu ornithologique.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
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La baie de Somme forme une vaste échancrure ouverte au N-W dans le sud de la plaine maritime picarde[2]. Cette baie de la côte picarde est située entre la pointe du Hourdel au sud et la pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont au nord. La Somme, fleuve qui a donné son nom au département, se jette dans la Manche à cet endroit.
Elle encadre trois entités paysagères[3] : au nord, la plaine littorale du Marquenterre, paysage de bas-champs (nom picard des basses terres anciennement submergées par la mer et poldérisées dès le XIIe siècle), de dunes et de marais arrière-littoraux[4] ; au nord-ouest, le plateau de Ponthieu[5], prolongements des collines de l'Artois[6] ; au sud, les Bas-Champs de Cayeux (ou du Vimeu) qui correspondent à la frange côtière du plateau industriel du Vimeu[7] (cette zone des bas-champs picards est un vaste remblaiement du Quaternaire délimité par un cordon de galets de silex à l'Ouest, à l'Est par une falaise morte qui se prolonge jusqu'au cap Hornu, et par le chenal de la Somme au Nord)[8].
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Débouché de la Somme dans la Manche
[modifier | modifier le code]L'eau douce du fleuve y devient saumâtre et forme ce qu'on appelle le fleuve côtier qui remonte vers le nord le long du littoral, entretenu par les apports en eau douce de l'Authie puis de la Canche.
Ces eaux un peu moins salées sont appréciées des alevins et adultes de nombreuses espèces de poissons. Elles forment une sorte de sous-corridor biologique, avec une masse d'eau différenciée remontant globalement vers le nord. Des atlas des habitats et espèces des fonds sous-marins ont été réalisés dans le cadre du programme franco-anglais CHARM (CHannel integrated Approach for marine Resource Management)[11] ; ils montrent la grande importance de cet estuaire dans le complexe des estuaires picards et du fleuve côtier qui longe la façade ouest de la Picardie et du Pas-de-Calais.
Paysages découverts au fil des marées
[modifier | modifier le code]La baie est constituée en fait de deux estuaires emboîtés :
- celui de la Somme au sud, et
- celui de la Maye, petit fleuve côtier, au nord.
Le rythme des marées induit un contraste entre trois types de paysages découverts :
- la partie basse de l'estuaire qui ne se découvre qu'avec les marées de vives-eaux,
- la slikke, zone de vasières, recouverte par la mer deux fois par jour,
- le schorre ou « mollières » qui est couvert par la mer seulement lors des grandes marées[12].
La baie de Somme est le plus grand des trois grands estuaire picards où la dérive littorale généralisée du Sud vers le Nord entraine l'opposition entre les pouliers (zones d'accumulation en rive Sud) et les musoirs (zones d'érosion en rive Nord)[13].
Le comblement naturel de la baie (en raison de l'asymétrie des marées et de la fixation des végétaux sur les vasières[14]) est accéléré par les aménagements historiques (construction depuis le XIIe siècle de digues et de polders appelés en picard renclôtures, construction de 18786 à 1827 du canal maritime d'Abbeville, édification de la digue de la ligne de chemin de fer en 1912, construction en 1960 de la route panoramique autour du fond de baie…)[10],[15].
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Géologie et géomorphologie
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La baie de Somme fait partie de la plaine maritime picarde[21], elle-même partie intégrante de toute une série de plaines côtières européennes, de la Somme jusqu'au Danemark, dont les traits ont été façonnés par l'érosion et la sédimentation, celles des fleuves côtiers et de la mer depuis la transgression holocène[22].
La baie est ainsi une plaine littorale envahie par la mer suite à la remontée du niveau marin qui accompagne la dernière période interglaciaire[23].
Le Marquenterre correspond à « un vaste golfe à l'abri d'une part d'un cordon de galets provenant de l'érosion du plateau de la Caux au sud-ouest et d'autre part de dépôts de sables et de galets au nord ». Ces bancs de galets forment des dépôts fossiles au large des falaises, faisant émerger dans la plaine des îlots de granulats appelés localement foraines (ridins, crocs ou pruques s'ils ont moins d'importance). Ils portent souvent des garennes et modifient le paysage des Bas-Champs par l'ouverture de vastes carrières d'exploitation de silex roulés. « Ce sont des formations de 5 à 30 m d'épaisseur de galets de silex dans une matrice sableuse, reposant directement sur le substrat de craie. Les principales foraines sont au niveau du Crotoy, de Rue, de Villers-Authie et de Quend, où elles constituent d’étroites bandes de terres légèrement surélevées par rapport à la plaine maritime environnante[24] ».
L'estuaire, la configuration et la plage du trait de côte en amont/aval ont une origine clairement hydrologique, mais probablement aussi tectonique, voire néotectonique, avec un jeu de failles qui semblent avoir été actives durant le quaternaire, notamment dans le contexte glacio-eustatique[25].
- La baie vue de Saint-Valery-sur-Somme vers la pointe du Hourdel.
- Foraines de Saint-Firmin au niveau du Crotoy[26].
- Barre sableuse tidale au large de la Pointe du Hourdel.
Faune et flore
[modifier | modifier le code]La baie de Somme est aujourd'hui internationalement reconnue pour sa richesse écologique ; elle est notamment considérée comme un haut lieu ornithologique grâce à la richesse de ses milieux qui offrent des conditions d'accueil favorables aux oiseaux sédentaires et migrateurs. Sa richesse en espèces animales et végétales (400 espèces végétales et 335 espèces d'oiseaux de répertoriées) lui vaut d'être incluse dans le périmètre ZNIEFF de type I "baie de la Somme, parc ornithologique du Marquenterre et Champ Neuf"[27], et d'être surnommée la « Camargue du Nord »[28].
Cette richesse a suscité la création, dans sa partie nord (embouchure de la Maye), d'une réserve nationale de chasse en 1968, transformée en réserve naturelle (avec modifications des limites) en 1994, la Réserve naturelle nationale de la baie de Somme dont le parc du Marquenterre fait partie.
La baie de Somme est également réputée pour la présence de phoques qu'il est recommandé de ne pas approcher à moins de 300 mètres pour éviter leur dérangement, en particulier pendant la période des mises bas des femelles qui, effrayées, abandonnent leur petit qui se laisse dériver et s'échoue. Depuis leur protection par l'annexe III de la convention de Berne (1979) et grâce aux actions de surveillance et de sensibilisation de l'association Picardie Nature, des colonies de phoques veaux-marins et phoques gris sont de retour alors qu'elles avaient disparu en raison des pressions anthropiques (chasse, captures accidentelles lors des pêches, dérangement lié aux activités nautiques ou aux promeneurs qui ne respectent pas les distances d'observation…)[29]. Devenus la mascotte du milieu estuarien[30], ils sont aujourd'hui présents toute l'année et leur effectif annuel moyen est en expansion (550 phoques veaux-marins et 500 phoques gris en 2025)[31]. La prolifération de ces deux espèces constitue cependant « un problème de taille pour les pêcheurs picards qui se plaignent de la prédation impactant leur ressource halieutique et de la détérioration de leurs filets de pêche[32] ».
- phoques-veaux marins qui se reproduisent au cœur de l'été et constituent la plus grande colonie en métropole : population en expansion avec un maximum de 100 individus en 2006 et 2007, 150 en 2009 et 2010, 190 en 2011, 550 en 2016, 714 en 2022, 833 en 2023 (179 naissances en 2022 et 177 naissances en 2023) ;
- phoques gris qui se reproduisent au cœur de l'hiver : 872 phoques gris en hiver 2022, 1002 en hiver 2023[33].
C'est aussi le lieu de repos et d'alimentation d'oiseaux d'eau (canards colvert, siffleurs, sarcelles, chipeaux, etc.) ainsi que de limicoles (bécassines, courlis, huîtriers pies, vanneaux, etc.), ce qui fait de la baie un terrain de chasse au gibier d'eau.
C'est enfin une zone de productivité biologique exceptionnelle (bien que se dégradant, notamment pour les coques et les poissons)[34], comme la proche baie de Canche.
- Un phoque en « position bouteille ».
- Une aigrette garzette.
- Les mollières de la baie de Somme.
Histoire
[modifier | modifier le code]Vers 615, Valery de Leuconay fonda l'abbaye de Saint-Valery-sur-Somme. En 1066, Guillaume le Conquérant fit mouiller sa flotte dans la baie de Somme et partit du port de Saint-Valery à la conquête de l'Angleterre.
En décembre 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière des Anglais, fut détenue au Crotoy et traversa la baie jusqu'à Saint-Valery puis fut conduite à Rouen pour son procès.
La périphérie de la baie de Somme et de son estuaire ont fait l'objet de drainages et d'aménagements depuis le Moyen Âge.
En 1899, Louis Barron, lors de sa traversée de la France décrit la baie de Somme, son estuaire et son environnement comme suit :
« Le vaste estuaire de la Somme semble un bras de mer, comme ceux des grands fleuves de l'Amérique mais le flot qui lui apporte cette gloire la remporte ; à marée basse, ce n'est plus qu'un archipel d'îlots sableux hérissés de joncs ou couverts d'algues et de mousses, et pareils, au milieu des eaux peu profondes, à des taches vertes sur une plaque d'étain bruni. Au-dessus de ce marécage volent des nuées d'oiseaux sauvages, canards, macreuses, guillemots, pies. Quelques bourgs, à la merci de, la vague, vivant par elle, morts sans elle, Port-le-Grand, Noyelle, le Crotoy, le Hourdel, abritent des pêcheurs au bord de la baie, dont Saint-Valery continue d'être le port de commerce, grâce au canal d'Abbeville, doublant la Somme, et au viaduc du chemin de fer, svelte et puissante jetée de treize cent soixante-sept mètres de longueur bâtie sur le fond mouvant de l'estuaire pour servir la vieille ville et la préserver de déchéance. On voudra descendre la Somme, faible reste d'un fleuve qui fut immense comme le Saint-Laurent ou l'Orénoque. À l'âge de la pierre, la pirogue de l'homme primitif navigua sur ce fleuve disparu, s'il en faut croire le témoignage des silex taillés recueillis par le savant Boucher de Perthes dans les sables et les graviers des anciennes berges, et conservés au musée d'Abbeville. Son lit, évacué depuis tant de siècles, constitue les tourbières picardes, les plus abondantes de France. Les routes passent entre ces boues noires et molles et les marécages traversés de « renclôtures », que le paysan dessèche peu à peu. Hormis ces vestiges d'antiquité géologique, ce sont partout cultures perfectionnées, prairies, jardins maraîchers, villes, bourgs, villages nombreux et florissants »
Protection du site
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Le site bénéficie de multiples protections et labels au titre de sa richesse biologique et écologique[36].
Réserve naturelle nationale de la baie de Somme
[modifier | modifier le code]Crée par décret le 21 mars 1994, la RNN de la baie de Somme occupe une zone de 3 000 ha qui est concentrée, essentiellement en zone maritime, de la nouvelle pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont à l'embouchure de la Maye, petit fleuve côtier débouchant au nord de la baie de Somme. Elle intègre le Parc du Marquenterre sur sa partie terrestre.
Parc naturel marin
[modifier | modifier le code]La baie de Somme fait partie du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale créé en décembre 2012. Ce parc naturel marin, situé au large de la Seine maritime, de la Somme et du Pas-de-Calais, concerne 118 km de côtes et sept estuaires : la Slack, le Wimereux, la Liane, la Canche, l'Authie, la Somme et la Bresle.
Parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime
[modifier | modifier le code]La baie fait également partie d'un autre espace protégé, le Parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime. Créé en juillet 2020, ce PNR regroupe 134 communes[37].
Grand site de France
[modifier | modifier le code]La baie de Somme est labellisée « Grand Site de France » le par le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables. Le périmètre du Grand Site de la Baie de Somme s'étend de l'estuaire de l'Authie au nord jusqu'aux falaises d'Ault au Sud, et diffuse dans les terres jusqu'au plateau picard crayeux[38].
Elle est le dixième site ainsi labellisé en tant que l'une des plus grandes zones humides de France, inscrite dans le réseau européen Natura 2000 / Convention de Ramsar[39].
Le Grand Site de la Baie de Somme compte trente communes, de Mers-les-Bains à Fort-Mahon-Plage et jusqu'à Port-le-Grand. Il est géré par le syndicat mixte Baie de Somme grand littoral picard. Le label est renouvelé en 2018 et 2025[40].
Réglementation
[modifier | modifier le code]Un arrêté préfectoral interdit la motomarine (jet-ski) toute l'année en baie de Somme[41].
Aviation : il est interdit de survoler la zone en dessous de 800ft (environ 245m). (Source : Carte IGN, validé par le SIA)
Économie
[modifier | modifier le code]Agriculture
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Plus de 5 000 moutons pâturent dans les marais salés de la baie lorsqu'ils ne sont submergés par les marées de vives-eaux. Leur séjour prolongé dans les mollières et leur alimentation (préférentiellement la puccinellie, dans une moindre mesure l'obione ou le troscart) donnent une viande qui se distingue par sa couleur rosée, la longueur de ses fibres, l'implantation de persillé, la jutosité élevée et ses arômes en bouche[42]. D'abord reconnu au niveau national en 2007 par une AOC, l'appellation agneau de prés-salés de la Baie de Somme bénéficie depuis 2013 de la reconnaissance européenne AOP.
C'est en baie de Somme qu'a été créée la race équine des Hensons aussi appelé le cheval de la baie de somme.
Au début du XXIe siècle, 400 à 600 tonnes de salicornes sont récoltées annuellement sur près de 300 hectares en baie de Somme qui concentre près de 90 % de la production nationale française, mais ce tonnage diminue face à l'ensablement de la baie, le développement d'hybrides de spartine qui étouffent la plante, et face à une concurrence jugée déloyale (vente de salicorne de culture, poussant hors-sol, produite en Hollande, en Israël, au Portugal ou dans d'autres exploitations françaises qui ne donnent aucune indication sur leur origine et le lieu de récolte). Le groupe d'études des milieux estuariens et littoraux (GEMEL)[43] réalise un suivi scientifique annuel sur leurs gisements, leur abondance, et leur qualité. Son avis remis valide la période de cueillette et les conditions dans lesquels les ramasseurs de salicorne, détenteurs d'une licence, travaillent (en 2024, les 140 pêcheurs à pieds licenciés qui sont recensés auprès du comité régional des pêches maritimes, ne peuvent récolter que les pousses faisant un minimum de 5 à 7 cm)[44].
Tourisme
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« La Baie de Somme, ce sont 20 000 habitants et 10 millions de touristes par an (dont 2 millions sur les espaces naturels majeurs que sont l’entrée de la Réserve Naturelle, la Pointe du Hourdel, le Cap Hornu…), 80 000 lits touristiques dont 80 % en hôtellerie de plein air… Et également : 72 millions de visiteurs potentiels à un maximum de 4 heures de route, 6 stations balnéaires et 3 ports[45] ».
La baie de Somme a obtenu en 2011 le label Grand Site de France.
Avec son climat océanique frais et humide, mais aussi ensoleillé, la baie de Somme attire promeneurs et sportifs du week-end. Les Européens, notamment les Belges et les Français du Nord y séjournent volontiers. Les touristes se voient proposer des sorties naturalistes par des associations et guides, tel Jean-Michel Doliger, président de l'association Promenade en baie[46],[47].
Une piste cyclable permet de faire le tour de la baie, du Crotoy à Saint-Valery. Le chemin de fer de la baie de Somme (CFBS) assure la liaison entre Le Crotoy, Noyelles, Saint-Valery et Cayeux (et vice-versa).
Les plages du Crotoy et de Saint-Valery offrent toute la gamme des loisirs de plein air. À partir de Saint-Valery on peut effectuer une promenade en bateau et une balade en kayak de mer. Ault possède des hâbles et une petite plage.
Le parc du Marquenterre est un espace naturel accueillant les oiseaux migrateurs, des sentiers et observatoires permettent de les observer en compagnie de guides naturalistes. À Lanchères se trouve la Maison de la baie de Somme, centre d'interprétation du territoire dont la scénographie a été renouvelée courant 2020.
Trois ports de pêche ou/et de plaisance agrémentent la baie : Le Crotoy, Saint-Valery-sur-Somme et Le Hourdel.
La vieille ville de Saint-Valery-sur-Somme possède un patrimoine médiéval remarquable et un écomusée.
La Picardie maritime possède de beaux exemples d'architecture gothique flamboyant à Abbeville, Saint-Riquier et Rue.
En mars 2024, le site est à la troisième place des Green Destinations Awards décernés lors de l'ITB 2024[48],[49].
- Le réseau du CFBS.
- La baie est membre du club des plus belles baies du monde depuis 1999.
Industrie
[modifier | modifier le code]La baie de Somme est le berceau de la serrurerie et de la robinetterie françaises[50].
Risques naturels
[modifier | modifier le code]Depuis une trentaine d'années plusieurs risques naturels semblent croître sur le littoral normano-picard, en raison du cumul de plusieurs causes : érosion régressive à long terme du trait de côte (attendue sur les zones d'ablation), « épuisement progressif du stock de galets exacerbé par les interventions humaines », et « oscillation positive de la fréquence et de l’intensité des conditions météo-marines paroxysmales, notamment des vents d’afflux de secteur NW, sur la période 1975-1990 »[51].
Une élévation du niveau marin et/ou une modification des caractéristiques des vents et tempêtes sont attendues dans le contexte du dérèglement climatique et de la montée des océans, dans une mesure qui reste à modéliser plus finement[51].
Les modèles de redistribution des sédiments et la dynamique marine font que les secteurs les plus à risque d'érosion demain pourraient être situés différemment par rapport à ce qu'ils sont aujourd'hui[51].
Jusqu'à une hausse de 0,40 m, seule la fréquence des submersions de tempête et de surcotes sera accentuée[51]. Au-delà les dégâts seront plus importants.
Les artistes et la baie de Somme
[modifier | modifier le code]« Ce doux pays, plat et blond, serait-il moins simple que je l'ai cru d'abord ? J'y découvre des des mœurs bizarres : on y pêche en voiture, on y chasse en bateau… »
— Colette, Les Vrilles de la vigne
Dès le XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui, des écrivains tels que :
- Victor Hugo ;
- Jules Verne ;
- Anatole France ;
- Colette[53] vinrent séjourner aux abords de la baie.
Les peintres furent encore plus nombreux à s'inspirer des paysages marins et estuariens, ainsi que de scènes de vie de la baie[54],[55],[56],
- Louis Braquaval
- Jules-Désiré Caudron
- Edgar Degas,
- Eugène Boudin,
- Francis Tattegrain,
- Georges Seurat,
- Henri de Toulouse-Lautrec,
- Abel Bertram,
- Georges Bilhaut,
- Roger Reboussin[57]
- Alfred Manessier[58] qui y vint tout au long de sa vie.
- Michel Patrix[59].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ Jean-Marc Hoeblich, Jérôme Hoeblich, « Le colloque « la baie de Somme en question » : réflexion sur une gestion durable d'un espace en évolution », Hommes et Terres du Nord, no 1, , p. 59 (lire en ligne)
- ↑ Eléments principaux de la géographie de la plaine maritime picarde, carte extraite de « L'occupation du littoral de la Manche continentale au Bas-Empire », thèse de Nicolas Revert, Université de Lille SHS, 2016, p.41
- ↑ Frédéric Zégierman, Le guide des pays de France : Nord, Fayard, , p. 623-625
- ↑ Bertrand Le Boudec & Hélène Izembart, Atlas des paysages de la Somme, Direction régionale de l'environnement Picardie, 2007, p. 300-307
- ↑ Plateau situé entre la vallée de la Somme au sud, la vallée de l'Authie au nord, la plaine littorale à l'ouest et la Nièvre à l'est.
- ↑ Bertrand Le Boudec & Hélène Izembart, op. cit., p. 40-43
- ↑ Le Vimeu est un plateau situé entre la Bresle au sud, la vallée de la Somme au nord, la plaine littorale à l'ouest et les Évoissons à l'est. La Trie et la Vimeuse séparent le plateau industriel du Vimeu (industries du XIXe siècle réparties dans l’espace rural : textile, métallurgie, serrurerie, verrerie dans la vallée de la Bresle) du plateau agricole du Vimeu (Vimeu vert) qui accueille un paysage d'openfield associant des grandes cultures (céréales, betterave…) et des prairies d'élevage
- ↑ Nelson Pain, « La côte picarde – Les Bas-Champs de Cayeux (Somme), une zone façonnée par la dérive littorale », sur ens-lyon.fr,
- ↑ Jérôme Bignon, « Présentation Générale de la Baie de Somme », 31èmes Journées de l'hydraulique de la Société Hydrotechnique de France. Morphodynamique et gestion des sédiments dans les estuaires, les baies et les deltas, t. 1, , p. 1 (lire en ligne).
- Nelson Pain, « La côte picarde – La Baie de Somme (Somme), un estuaire en cours d'envasement », sur planet-terre.ens-lyon.fr,
- ↑ L'Atlas du projet CHARM est un atlas de la Manche orientale, outil d’aide à la réflexion et à la décision pour la gouvernance et une gestion durable des ressources marines, réalisé de 2006 à 2008. C'est la plus grosse étude jamais faite de ce type en France.
- ↑ Croquis de la géomorphologie de la baie de Somme, extrait tiré de la thèse de Alexandre Tannai, Usages et résidences touristiques dans les stations balnéaires des Hauts-de-France : vers une hybridation des fonctions et des pratiques, Université du Littoral Côte d’Opale, 2022. p. 69
- ↑ Fernand Verger, Les marais des côtes françaises de l'Atlantique et de la Manche et leurs marges maritimes, Biscaye Frères, , p. 204
- ↑ Les espèces pionnières (Salicorne et surtout les espèces envahissantes de Spartine dont les tiges et feuilles retiennent les sédiments et débris coquillés sur une hauteur de 2 à 3 cm par an) colonisent la partie supérieure des estrans vaseux et la base ou les dépressions des schorres où elles piègent les sables éoliens et marins pour édifier des buttes sédimentaires. Ces buttes sont fixées par des végétaux encore plus typiques du schorre (Puccinellia, Obione) et confluent progressivement, leur coalescence formant alors les denses prairies du schorre classique. Cf J. Dupont, P. Hommeril, « Baie de Somme : modèle de sédimentation littorale actuelle en zone tempérée », dans André Klingebiel, Claude Larsonneur, Jacques Avoine, La façade maritime française de l'Atlantique à la Manche, Bordeaux, Bull. Inst. Geol. Bass. Aquitaine, , p. 161
- ↑ Jean-Paul Ducrotoy, Les milieux estuariens et littoraux. Une approche scientifique pour les préserver et les exploiter durablement, Tec & doc, , p. 59
- ↑ Schéma d'aménagement et de gestion des eaux, Somme aval et Cours d’eau côtiers – Plan d’Aménagement et de Gestion Durable de la ressource en eau, octobre 2018, p. 80
- ↑ Le pouvoir invasif de ces espèces est dû à leurs rhizomes traçants, leur spéciation par hybridation et polyploïdie qui contribuent à démultiplier leurs capacités de croissance, de résistance ou de reproduction clonale et sexuée.
- ↑ Au premier plan de la photo, la digue de mer de la Caroline servant de lieu de promenade. Au-delà, le sable s'accumule en barres de méandre et en barres tidales à l'embouchure. « De larges encoches de flot, appelées passes par les pêcheurs, entaillent le front du delta sous-marin et meurent sur des bancs paraboliques de flot après 1 ou 2 km. Des chenaux de jusant, prolongeant parfois plus ou moins le cours de la Somme à marée basse, se jettent dans les encoches de flot. Ces formes de flot et de jusant isolent, entre elles, des bancs sableux aux rides transversales géantes innombrables ». Cf Fernand Verger, Les marais des côtes françaises de l'Atlantique et de la Manche et leurs marges maritimes, Biscaye Frères, , p. 205
- ↑ « Le cordon s'allonge sur 18 km entre Onival et la pointe du Hourdel et s'est constitué depuis 2 000 ans en formant des accumulations de galets ou "pouliers", suite à la libération, par abrasions, des silex contenus dans les falaises crayeuses situées plus au sud (littoral Pays de Caux) » (cf « Arrêtés de Protection de Biotope en Picardie. «Cordon de galets de la Mollière» à Cayeux-sur-Mer (80) », sur hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr, ). La vitesse du déplacement des galets le long du cordon, mesurée par traçage radio-actif et fluorescent, atteint une moyenne d'1 km/an mais présente de grandes variabilités (de 2,3 m/jour par mer calme à 14 m/jour par tempête). Cf Jacques Beauchamp, « Le cordon littoral d'Ault au Hourdel et la protection des Bas-Champs », sur u-picardie.fr (consulté le )
- ↑ « Le galet, or bleu de Cayeux-sur-mer », sur lesechos.fr,
- ↑ Coupe transversale de la plaine maritime picarde passant par Merlimont, montrant l'organisation générale de la plaine maritime picarde, extraite de Yvonne Battiau-Queney, « Les plages de la Côte d’Opale : maîtriser la nature ou agir avec elle ? », Dynamiques Environnementales - Journal international des géosciences et de l’environnement, vol. 30, , p. 91
- ↑ (en) Edward J. Anthony, « Long-term marine bedload segregation, and sandy versus gravelly Holocene shorelines in the eastern English Channel », Marine Geology, vol. 187, nos 3–4, , p. 221-234 (DOI 10.1016/S0025-3227(02)00381-X)
- ↑ Jean Ricour, Découverte géologique du Nord de la France, BRGM, , p. 4 et 41
- ↑ Nicolas Revert, op. cit., p.40-41
- ↑ N. Beun et P. Broquet, « Tectonique quaternaire (Holocène ?) dans la plaine littorale picarde des Bas-Champs de Cayeux et de leurs abords orientaux », Bulletin de l'Association française pour l'Étude du Quaternaire, 1980, vol. 17, no 17-1-2 ; p. 47-52.
- ↑ Coupe transversale de la plaine maritime picarde au niveau des foraines de Saint-Firmin, extraite de l'Atlas Paysager et Patrimonial Le Crotoy, Parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime, volume 38, 2021, p.24
- ↑ Conservatoire des Sites Naturels de Picardie (FLIPO S.), 220014314, BAIE DE LA SOMME, PARC ORNITHOLOGIQUE DU MARQUENTERRE ET CHAMP NEUF, INPN, SPN-MNHN Paris, 40 p.
- ↑ Jean Estienne, Picardie, C. Bonneton, , p. 353
- ↑ Régis Delcourt, Phoques en baie de Somme, édition Picardie Nature, , 104 p.
- ↑ Le phoque, décrit en des termes Anthropomorphiques, « est aujourd’hui la mascotte du milieu estuarien. Le poste lui était promis (son gabarit est imposant, sa courbe élégante et son regard attendrissant), mais il a bien failli ne jamais en arriver là. Dans les années 1970, ses apparitions étaient devenues anecdotiques, et il a fallu attendre le début des années 1980 pour voir la tendance s’inverser ». Cf « Dossier milieu estuaires des Hauts-de-France », sur patrimoine-naturel-hauts-de-france.fr,
- ↑ Sarah Monet, « Picardie Nature cherche des bénévoles pour surveiller les phoques en baie de Somme », sur radiofrance.fr,
- ↑ Benoît Lobez, « Rêveries littorales… », Études marines, no 11, , p. 100 (lire en ligne)
- ↑ Poncet S., Parent S., Sicard M., Le Baron M., Gaultier M., Hemon A., Fremau M-H., Lecarpentier T., Gabet L., Gicquel C., Monnet-Kassas S., Rault C., Mahieux J., Karpouzopoulos J., Lefebvre J., Everard A., Colomb F., Diard Combot M., Provost P., Deniau A., Urtizberea F., Koelsch D., Letournel B., Purenne R., Bourgain J-L., Perron C., Vincent C., 2024. Recensement des colonies et reposoirs de phoques en France en 2022 et 2023. Rapport collectif du Réseau National Phoques
- ↑ M. Desprez, J. Ducrotoy et B. Elkaïm (1985) « Crise de la production des coques (Cerastoderma edule) en baie de Somme 1. Synthèse des connaissances biologiques », Revue des Travaux de l'Institut des Pêches maritimes, n° 49(3-4), p. 215-230.
- ↑ Divers types de chasse sont pratiqués en baie de Somme au XIXe siècle : chasse en bateau, chasse au flot (chasse à la botte devant soi), chasse à la canardière, chasse à la hutte, chasse au gabion… Cf Philippe Cadet, La chasse sur le littoral de la frontière belge à la baie de Somme, 1713-1914, Artois Presses Université, , p. 310
- ↑ Aspects environnementaux du littoral, extrait de Les territoires de la Somme
- ↑ Plan du PNR Baie de Somme - Picardie maritime
- ↑ Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard, Dossier de demande de labellisation "Grand Site de France", octobre 2010, p. 8
- ↑ Ministère de l'environnement, communiqué La baie de Somme devient « Grand Site de France » 15 juin 2011, consulté le 17 juin 2011.
- ↑ « Le label Grand site de France de la Baie de Somme est officiellement renouvelé pour huit ans », sur courrier-picard.fr, 4avril 2025
- ↑ Arrêté pris par le préfet maritime de Cherbourg responsable de la Manche et de la mer du Nord 16 mars 2004 (fichier acrobat reader en téléchargement
- ↑ Cahier des charges de l'appellation d'origine "Prés-salés de la baie de Somme" homologué par le décret n°2012-278 du 27 février 2012, JORF du 29 février 2012, p.1 et 9
- ↑ Site officiel du GEMEL
- ↑ « Le grand public peut ramasser de la salicorne hors concession au couteau uniquement, sans arrachage, et avec un maximum de 0,5 kg par personne ». Cf « La salicorne de la baie de Somme face à une concurrence de mauvais goût », sur courrier-picard.fr,
- ↑ Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard, Dossier de demande de labellisation "Grand Site de France", octobre 2010, p. 4
- ↑ Jean-Louis Andreani, « Ailleurs. Bain de mélancolie en baie de Somme », sur letemps.ch,
- ↑ Dominique Buffier, « La baie de Somme, perdue au milieu des terres », Le Monde, no 17569, , p. 9
- ↑ « La Baie de Somme classée 3e meilleure destination mondiale », sur actu.fr, (consulté le )
- ↑ (en-US) « Story Awards at ITB 2024 | Green Destinations » (consulté le )
- ↑ Guy Baron, « Le Vimeu industriel : une étude de «pays» », Hommes et Terres du Nord, vol. 4, no 1, , p. 317–326 (DOI 10.3406/htn.1985.2018, lire en ligne, consulté le )
- Costa, Stéphane (1997) "Dynamique littorale et risques naturels" : L'impact des aménagements, des variations du niveau marin et des modifications climatiques entre la baie de Seine et la baie de Somme (Haute-Normandie, Picardie ; France) ; Thèse de doctorat en Géographie soutenue en 1997 à Paris 1 (notice)
- ↑ En mai 1867, il achète une chaloupe de pêche qu'il fait transformer en bateau de plaisance baptisé du prénom de son fils le Saint-Michel. C'est par les fenêtres de sa chambre-bureau et en parcourant la baie à bord du Saint-Michel qu'il conçoit Vingt Mille Lieues sous les mers et L'Île mystérieuse. Cf Jean-Paul Dekiss, Jules Verne. Un humain planétaire, Textuel, , p. 88
- ↑ Elle y séjourne au Crotoy un mois durant quatre étés successifs entre 1906 et 1909, à la Villa « Belle-Plage » puis la villa « Les Dunes » louées pour la saison par sa compagne Missy. La baie et cette station balnéaire inspirent à Colette trois chapitres des Vrilles de la vigne (1908) : « Jour Gris », « En Baie de Somme » et « Partie de Pêche. Cf Marie-Claude Zeisler-Decout, « Colette et Le Crotoy », Nord’, no 80, , p. 81-87.
- ↑ « Artistes en baie de Somme : références historiques »
- ↑ Hélène Braeuener, Bénédicte Pradié-Ottinger, Les peintres de la baie de Somme autour de l’impressionnisme, La renaissance du Livre, Abbeville, 2001 (Avec Google Books)
- ↑ Braeuner, H. (2001). Les peintres de la baie de la Somme: autour de l'impressionnisme. Renaissance du livre.
- ↑ Musée de la chasse et de la nature, Paris, Roger Reboussin, peintre ornithologique
- ↑ Sylvie Couderc, Alfred Manessier : paysages de baie de Somme et de Picardie, musée de Picardie, 2004
- ↑ Serge Lucas, « À Gonneville-sur-Sie, Michel Patrix prépare la vente de 165 de ses œuvres », Paris Normandie, 30 octobre 1971.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Baie de somme : un chemin de fer touristique plateforme d'essais pour nouveau matériel ferroviaire, 4 p. + 12 photos
- André Lahure, En arpentant la baie de Somme. Chasses au marais et à la hutte. Blanquetaque et autres lieux, Markhor, 2010, 258 pages
- Stéphane Costa, "Dynamique littorale et risques naturels" : L'impact des aménagements, des variations du niveau marin et des modifications climatiques entre la baie de Seine et la baie de Somme (Haute-Normandie, Picardie ; France) ; Thèse de doctorat en Géographie soutenue en 1997 à Paris 1.
- OREAP : Organisme régional d'étude pour l'aménagement de la Picardie (1978) Schéma d'aptitude et d'utilisation de la mer (SAUM) ; Projet de livre blanc ; décembre 1978- Archimer/Ifremer
- Ronan Loarer, La Baie de Somme : Environnement et Aménagement, Direction de l'environnement et des recherches océaniques, 1986, 94 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Réserve naturelle nationale de la baie de Somme
- Parc du Marquenterre
- Le Hâble-d'Ault
- Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale
- Festival de l'oiseau et de la nature
- Le Crotoy
- Saint-Valery-sur-Somme
- Le Hourdel
- Cayeux-sur-Mer
- Jardins de Valloires et Abbaye de Valloires
- Liste des sites Ramsar de France
- Réseau des Grands Sites de France
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site Web du Groupe d'étude des milieux estuariens et littoraux Picardie
- Go Baie de Somme Annuaire touristique en ligne sur la Baie de Somme.